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Par fulgur29 le 7 Avril 2019 à 14:44
Patrick MARTET et Loulou FLOCH (qui fait la galipette) à Lens. Le stade prend les commandes du championnat de Division 2 groupe B (il y avait deux D2 à l'époque). "France-football" du 5 décembre 1978
5 avril 2019: le stade Brestois gagne au Red-Star et fait un pas vers la montée en Ligue 1. Qu'il est long, qu'il est loin ton chemin papa... Et il y a 40 ans, le Stade montait pour la première fois, porté par son goléador Patrick Martet (un retourné contre les Guingampais, moment d'extase), un Letemahulu feu-follesque, Loulou Floch qui donnait ses derniers feux d'artifice, Daniel Bernard imperturbable dans les buts, et des petits jeunes prometteurs: Leroux de Plouvorn, Kédié, Guennal... (Jocelyn Rico jouait encore avec les jeunes) Deux samedis par mois, on montait chanter à l'Armoricaine. Pendant ce temps-là, d'autres restaient voir Guy Lux à la télé. Ils ne savaient pas ce qu'ils manquaient.
Les sésames pour entrer à l'Armoricaine. En "seconde", on était dans les gradins de la vieille tribune Foucault. En "première", on était assis tribune"Penn Huel" ("tête haute"), d'où sortaient les joueurs. Tribune Penn-Huel, en 1974, on vous engueulait si vous faisiez un peu de bruit. On était un peu à la messe. Vous y étiez, au jubilé Tréguer/Le Bihan? (René Tréguer, c'était le gardien, souvent maillot vert, et une casquette des fois). Une fois, avec une banderole, en 1974, on a été pris à partie par une bande de la place de Strasbourg et on a couru se réfugier dans un bar de la rue Jean Jaurès.
Les montées, ce sont des soirs de grâce. La ville s'embrase. D'autres villes (souffrons) ont vécu des soirs de coupe en Côtes d'Armor ou Morbihan, à Brest on a juste vécu des coups d'éclat (l'OM, l'ASSE, Nantes...), et des montées. Les barrages en 1989 (Le Havre, les Nîmois teigneux, Strasbourg assommé par Cabanas), la belle montée de la bande à Nolan et Rom' Poy' à l'aube des années 2010. Et la montée de National, que les puristes considèrent comme la plus belle, celle du pur bonheur après une telle traversée du désert.
Une partie de la couverture de "But" du vendredi 8 juin 1979. Le scanner a buggé lorsqu'on a voulu imprimer toute la page, avec De Martigny, Bernard, Guy Bout' et consorts qui sortent des vestiaires
En 1979, le stade Brestois sortait d'années compliquées. Debout dans les gradins de l'Armoricaine en 1975-1977, on regardait Ribeyre (le plus technique), Le Trocquer (le moins Ribeyre mais sacrément efficace derrière), Dédé Perrot (un vrai ailier, rouquin teigneux), Nigel Page-Jones (qui ne travaillait pas à la Poste) l'Anglais de Roscoff et le magic Donald Hatfield, so british. Avec l'arrivée de De Martigny, le stade a battu le SCO d'Angers en Coupe (2-0), un coup d'éclat, grosse ambiance en tribune. Enfin, le stade en Coupe, quelles désillusions (vous vous souvenez de la défaite contre Laval en quarts dans les années 80 avec Kéru? Ce coup-là on pouvait aller en finale). Enfin, dans deux ans on brandira la coupe Europa, la plus belle.
Loulou Floch en quatrième de couverture du France Football du 21 novembre 1978. L'arrivée de Loulou et de Serge Lenoir avait sorti le stade brestois de l'ornière, après le sauvetage du club à la dernière journée du championnat 1975/1976 (but de Bonnat à 5mn de la fin contre Amiens, sur un coup-franc généreux, qui sauva le Stade de la descente). Un soir d'hiver, Loulou remonte tout le terrain sur l'aile droite, le long de la tribune Foucault transie et centre pour la tête de Lenoir: but! Explosion de joie dans les travées.
Automne 1978. Le stade marque des buts, Martet 7 en 8 matchs. Letemahulu frétille, l'Armoricaine commence à bouillir. Quand le stade gagne à Lens, c'est la fête dans les bars, chez Dédé, au Ruz-boutou, au Kroaz-Hent, au Campanella, à l'étrier, à la Gentil'ho, à la coccinelle, au Chaudron rue de Gasté, au relais Celton (déjà).
La composition du Stade Brestois lors de la 8ème journée du championnat 1978/1979, contre le FC Tours. 'extrait du bulletin officiel des supporters, le nouveau "Pénalty", n°1, édité par le club des supporters de l'Olympic Bar, rue du télégraphe. Il y avait la pub pour le magasin de disques de Claude Dratel rue Pasteur, où l'on trouvait les derniers imports anglais, une pub pour la "Clé des champs", la boîte de Plougastel avec ... une piscine, la Gentilhommière et "ses merveilleux croque-monsieur", la pâtisserie "la mascotte" rue Jean Jaurès et "la vraie merguez tunisienne" de René Guédes rue Inkermann(en compétition avec "les p'tites exquises, délices des merguez" de Michel Tarouilly, rue de Lyon)
Les p'tits gars de l'ASH, au printemps glorieux, c'est du Duquesne ("le Duke's) en plein centre-ville, en face des Halles (à l'emplacement du chocolatier) qu'ils préparent l'avant-match. Dès 14h. Perroquets et tangos, ce sont des gamins. Ils mettent "Stir it up" de Bob Marley en live dans le Juke box, ou "La bombe humaine", la patronne n'en revient pas: un pareil bazar un samedi après midi dans un bar de vioques.
Soir de match à l'Armoricaine! Tribune Foucault et son toit en tôle. On achetait les rouleaux de papier à l'épicerie place de Strasbourg. On les jetait en les déroulant jusqu'au terrain. La classe. Coucou McReno, Olive Bomon (sa cloche, son bonnet et sa besace), Supermac, Kermit,Bomber Philips et son klaxon allemand qui assourdissait à 100 mètres à la ronde, Fulgur, Marius et sa bouteille en plastique de faucon cendré, Dragan et tous les autres. 'Tit Mich' Cajan vendait les cacahuètes. Debe regardait le match de chez sa copine, dans un immeuble en contre-haut. On mangeait les saucisses roses avec de la moutarde (surtout pas de galettes saucisses, c'est quoi çà?). Sous les projecteurs, on trouvait qu'elle sentait bon.On avait aussi des écharpes de clubs anglais (Arsenal avait les mêmes couleurs) On chantait "l'as-tu vu, Lustucru, Letémahulu" et "Stade brestois, oh hé ho" sur l'air de "Liverpool", "Allez Brest!" sur l'air de l'"avé Maria". Imaginez, ces gamins (lycéens, étudiants, travailleurs à l'arsouille ou à la Poste) sont aujourd'hui presque retraités (c'est fait pour ceux de l'arsouille ou de la Poste, ou ceux qui ont cotoyé l'amiante). Certains ont même déjà rejoint la grande prairie. Ils étaient les ancêtres des ultras d'aujourd'hui, le valeureux et insolent kop RDK qui donne de la voix, même au coeur des années fantômes (la dernière descente du stade, quel chemin de croix, quelle souffrance de supporter! Avec la blessure de Paul Baysse, tout s'est écroulé. Saura-t-on ce qui s'est passé dans les vestiaires cette année-là? Tant de rumeurs...)
Ensuite on montait vers la Gentil'ho. On allait des fois prendre des munitions aux Nouvelles Galeries et on montait à pied ou en bus vers la plass Strassbourg. Certains faisaient un arrêt aux stands au Bar Ecossais, comme s'ils partaient au Mélody (le Mélo', c'était vendredi soir s'il y avait match le samedi. Ou les deux des fois). Certains faisaient encore croire qu'ils avaient moins de 18 ans au guichet pour payer demi-tarif (on ne demandait pas de carte d'identité). On montait dans les gradins, la 1ère porte après le milieu de terrain. On arrivait tôt, on prenait la place, se tenant assez loin les uns des autres pour que les retardataires puissent nous rejoindre. En 1976, la sono crachait "Pop corn" ou "Brasilia carnaval", en 1979 on avait peut-être du disco? Le speaker, c'est sans doute déjà Claude Dratel.
L'Armoricaine en 1977 (photos prises avant un match amical contre le SEC Bastia)
Le calendrier de la saison 77/78 (groupe B). On dirait qu'ils sont pris en photo à Lampaul-Plouarzel. Il y avait des publicités (des réclames!) pour la papeterie Yves Billé (rue Algésiras), la pâtisserie Le Quéau rue Jean Jaurès, la boutique d'hifi de Jean Yves Laouénan rue Saint-Exupéry, la brasserie "les Antilles du bas de Siam, QG des joueurs du stade après les matchs, le bar "le Britannia" de L. Le Gall rue Jean Jaurès, chez Josette coiffeuse près de l'église du Landais, le bazar populaire (maison Quiniou-Guéguen) rue Jean Jaurès, la SILL (déjà),le magasin de sport Le Vergos fournisseur du Stade brestois et le café-resto la Terrasse rue de Paris.
Vous dire la soirée contre Lens, avec les spectateurs perchés dans les pylones et agglutinés aux fenêtres des immeubles alentours? C'était dingue. Mais peut-être pas la mieux. La montée s'était construite au fil des matchs d'hiver, on était moins nombreux, mais des fois on chantait fort, comme les Anglais savaient aussi le faire avant que l'argent ne les musellent et remplace aujourd'hui les supporters par des touristes spectateurs, avec des tarifs de dingue pour une place assise (il y a 30 ans, on était mieux à Highbury que dans le nouveau stade d'Arsenal, impersonnel)
La tribune nord de l'Armoricaine, là où était le tableau d'affichage manuel ("Brest - visiteurs") en 1978. Cette année (2019) elle est encore vide, et c'est triste.
Quand on est montés, ça s'est fini bizarrement. On est partis jouer un titre de champion de D2 à Penvillers, on a perdu je crois, l'été venait. Tout le soufflé était tombé. Et un samedi soir d'août, on fêtait un anniversaire à la Corniche à Brignogan: on a reconnu Dragutin Vabec qui venait de signer au Stade et goûtait un dormeur. On lui a fait la fête. Son imprésario nous a offert 2 bouteilles de rouge. Ce blog en a déjà parlé. Cà lui a valu la "dragomania", des dizaines de visites: on a donné le dessin au gars qui a écrit un bouquin sur Drago Vabec...
La couverture du bulletin des supporters "Pénalty" qui succéda à "Allez Brest!!" avec deux "!!" de 1977 et à "Stade brestois" de 1976.
Avec Dragutin, on s'est régalés. Il n'y a plus de joueurs comme ça. Son coup-franc contre Laval... Enfin, des fois il était transparent. Question d'humeur. Dans les années 80, les grands oubliés: Bureau, et sa vitesse supersonique, l'Ecossais Wallace, les sud-Américains... Cabanas, ce fut le carnaval route de Quimper.
Ah, l'hymne du Stade brestois qui claquait dans la sono lors de la saison 1977/1978 (bulletin du match Brest-Rennes). "Du nouveau à l'ouest, la marée rouge". C'était vrai, elle allait montrer son équinoxe la saison suivante, avec la montée surprise en D1. Et la ligne "qu'impérial, Bonnat parte"! Jeu-de-mots de chez Bouvard, on est chez les "grosses têtes", non?
Avril 2019. On joue encore à l'Armoricaine. Contre Orléans, on ressort l'hymne de 1978. On vient tous en rouge (on aime bien le folklore). On va peut-être monter dans ce stade qui vieillit. On le mérite. A Le Blé, ça chante moins qu'avant. Les ultras se remettront-ils à chanter la lambada? On tape du pied tribune Arkea. Foucault est toujours un peu coincée. On se dit qu'il y a ici un petit supplément d'âme que la plupart des stades n'ont pas (PS: le 19 avril contre Orléans, ouah, grosse ambiance!). Les supporters y ont souvent mangé leur chapeau, ou leur casquette. Que de désillusions. Que de tripes nouées. Mais ça fait partie de la vie d'un supporter. On n'est pas au Réal ou au PSG... Et tant mieux, non? Ici, c'est Brest!
Alain De Martigny, l'entraîneur-joueur venu de Lille, qui allait métamorphoser le Stade brestois. Entraîneur-joueur, c'est comme "libéro" un truc du passé. PS du 10 mai 2019: ce soir, le stade est monté contre Niort. Alain de Martigny est arrivé à pied vers 20h place de Strasbourg, avec son parapluie. On l'a retrouvé route de Quimper, dans la rue, discutant avec Richard Honorine, le p'tit gars de Bellevue. Comme une boucle bouclée. C"était chouette de les voir. Comme si on avait tous un peu, eux les joueurs illustres, nous les anonymes des tribunes, vécu un peu l'histoire du stade brestois.
Cet article est dédié à tous les gamins du lycée de l'Harteloire qui ont passé des samedis soirs debout (ou assis en première) dans les travées de l'Armoricaine durant les années 70, contre Dunkerque ou Cuiseaux-Louhans. Les Geier en première (tribune Penn-Huel en 1974), le nancéen Begkoyian, les 'tits gars de l'ASH (John Boots et Bomon en premier), et James Cloarec le postier. Et Mich' Cajan et ses cacahuètes!
"Allez le stad'!"
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Par fulgur29 le 7 Mars 2019 à 22:40
Ticket de consommation pour la discothèque "Le Mélody" à Guipavas.
Vous passez le bourg, vous prenez la direction de la vieille route de Landerneau. Vous laissez la clinique de Pen-An-Dalar ("on est peinard") à votre gauche, ensuite c'est plus ou moins la campagne, et vous prenez à gauche un petit chemin. Attention! Si vous arrivez à "La Forge", territoire disco comme toutes les boîtes alentour, hormis le Mélo', faîtes illico demi-tour, vous avez raté la bifurcation magique. Alors, ce ticket magique vous servira-t-il aujourd'hui? Essayez. Le Gin Fizz, avec tout le sucre sur le rebord du verre, ou la vodka orange vous attendent au bar. Vers 1982 ils ont doublé le bar en ouvrant un côté pile. La piste de danse est restée presque toujours avec deux grosses baffles plus grandes que nous posées de chaque côté de la cabine du disc-jockey. Et la boule à facettes au plafond. Tiens, là-bas, c'est Marius qui danse sur "Hot legs". Yan s'est posé face à une baffle et danse les yeux fermés...
Autocollant vintage
Fin des années '70, le DJ, c'était Bernard. Il passait les Doors ("Love her madly", "L.A. Woman", "The Changeling"), et aussi Higelin ("Boxon")), Lavilliers et le reggae d'Alpha Blondy et de Bob Marley. Et "Bastard" de Ian Hunter aussi. Bernard tint ensuite "Le Manège" sous le pont du Bouguen dans les années 1990, et ce fut assez formidable. Au Mélo, ce fut Jean-Yves Kerhornou qui reprit les platines dans les années 1980. Avait-il été au concert des CURE au théâtre de Quimper en 1980 (avec les brestois d'UV Jets en première partie)? Toujours est-il qu'il en garda son look légendaire, introduisant la riche new-wave anglaise au répertoire du Mélo, y ajoutant ensuite les Jesus & Mary Chain ou les australiens d'Hoodoogurus ("Out that door"). Let's dance. Les Ramones étaient presque proscrits, chaque morceau provoquant une ribouldingue ("Blitzkrieg bop").
Les billets d'invitation ci-dessus datent de 1980. Pour le défunt Lucky, maître des lieux, c'était le 7 avril 1980. Pour son anniversaire, Lucky aimait entendre le "Ballroom Blitz" des Sweet ("Ready Steve? Ok" - 1973). A l'époque, la Gentil'hommière boulevard Clémenceau était souvent le point de départ des Henri Boule: y étaient délivrées les invitations. Punks, babas (soit pull un peu long, cheveux aussi, une écharpe sans doute, des Clarks aux pieds...), teddy-boys (une sacrée bande en 1979/1980, avec les filles superbes en soquettes le samedi soir) et étudiants (es) s'y mêlaient, bien que l'endroit gardât la réputation du bar des "bourges du centre-ville". Ensuite, la dernière station avant le Mélo était le Bar Ecossais rue Jean Jaurès, ou le Croaz Hent presque en face. Il y avait aussi l'Etrier à Kerichen, route Bd Montaigne, où le juke box était si bien.
On a ressorti ces reliques quand on a vu que la librairie Dialogues ressortait des posters du Mélody à 23 euros! Une boîte fermée depuis plus de 20 ans... Les souvenirs sont à nous. Le papier, une récup' un peu fastoche, non? On est encore des dizaines à avoir un verre ou plus du Mélo' au fond d'un buffet. Le design était si chouette. Et la musique au Mélo insurpassable.
Le Mélody vous dit "bonsoir", la la la, la la.
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Par fulgur29 le 27 Février 2019 à 21:30
Jubilé Winnie Rolland, le 13 septembre 1978 Terrain de la Gare en fin d'après-midi. Ils sont tous là, du Bouguen, de l'Harteloire, pour fêter le fils de la vieille Italie: debout, de gauche à droite: Hubert Renaud, dit "Beb' Mc Reno, avec son maillot de rugby d'un club du pays de Galles - Claude Castel de la rue du Bouguen (le grand immeuble devant la falaise), dit "tête de boeuf" parce qu'il excellait de la tête, et ensuite "Debe" par contraction. Il porte le vrai maillot d'Arsenal, avec les manches longues et le canon brodé - Didier Brossel (sa chambre en sous-sol près du pont de l'Harteloire et ses S.A.S cachés sous son lit) , dit "Dragan" car il aimait Dzajic, l'orfèvre yougoslave, avec son maillot du SEC Bastia qui avait fait une superbe croisade européenne cette année là avec Papi (Paaaaapi) et le lycéen De Zerbi. Assis: Pinocchio (un vrai de vrai du terrain de la gare, et qui avait semble-t-il un frère jumeau dont le surnom ne nous revient plus. Etait-il de surcroît le petit frère de Norkopping (photo 2)? Appel lancé aux historiens - Raymond André, vrai autochtone (il habitait sauf erreur en face du square Kennedy juste au-dessus), surnommé "le vautour des six mètres" car il aimait rôder près du but adverse (au terrain de la gare, il n'y avait pas de hors-jeu, on pouvait camper devant le but adverse pendant deux heures si l'envie nous en prenait, et la pelouse était en pente vers la rade. Raymond adorait la foire St-Mich', on l'avait croisé sur le cours Dajot en septembre 2018 - Winnie Rolland, Il Barone, qui habitait à 100m, rue Voltaire.
Hello, sans faire de pathos, après les disparitions de plusieurs copains ou connaissances des jeunes années, ce blog a recherché et retrouvé pour la plupart des photos en couleurs de ceux que nous avons côtoyés, avec lesquels nous avons disputé ces parties de foot sur un coin de pelouse (ou de bitume) que nous aimions tant, avec lesquels nous avons aussi bien rigolé. Ces photos sont en couleurs, et ressort l'herbe verte du terrain de la gare, et les maillots ou pulls que nous portions.
Jubilé Winnie (II): l'équipe du FOWLS qui affronta la Squadra du chat et de sa pelote de laine cet après-midi-là. Debout, de gauche à droite: Norkopping et son maillot orange, 100% terrain de la gare - Bertrand Yvinec, dit "Yvi", "Grand Yvi", "Le vieux sorcier" (LVS), donc "Ol' Wizard": il avait une chambre chez ses grands parents au-dessus ou presque de la pâtisserie Déthieux, à 100m de là. - Claude Kervern, dit "Fulgur", de l'Harteloire, avec sa panoplie de Manchester United - François Le Goaziou, goal de l'ASH, dit "Kermit " ou "l'araignée", voisin du terrain (Cours d'Ajot). Assis: "Tweed" Boulin, 100% garanti terrain de la gare ("Tweed" parce que l'hiver il jouait souvent avec un pantalon en tweed, c'est tout simple, non? - et un gamin du terrain, qu'on appelait je crois "black", les historiens nous renseigneront-ils?
Le terrain de la gare, au-dessus de la sous-préfecture, était le lieu de rencontre favori au centre-ville. Ce blog y a consacré plusieurs articles, ainsi qu'à son gourou septuagénaire "Ajax". Depuis des décennies, plus aucun enfant n'y joue. Les temps ont changé, "la relève n'est pas prête"dirait Winnie. Mais que de bons souvenirs...
Bertrand Yvinec, en 1978 sur son terrain de la gare. Sur son t-shirt, l'inscription "Just call me Old Wizard". La photo que ce blog a cherché des jours entiers dans les archives du Musée des grandes équipes disparues de Bratislava. Qu'elle est chouette! Salut le vieux!
Winnie avait eu le nez creux: après une semaine juste avant la rentrée en Fac, durant laquelle il y avait eu des matchs en fin d'après-midi au terrain de la gare, il avait fait son jubilé à 19 ans, scellant la fin de l'adolescence par une partie de foot sur la pelouse en pente. Personne n'avait eu l'idée avant, personne ne l'eut après.
OLD WIZARD, qui fut élu président de l'ASH le 10 mars 1979, ici en 1980 sans doute au tournoi inter-bars de Plabennec en mai 1980. En train de jongler, pour tuer le temps entre deux matchs? Sur le maillot était floquée l'inscription "Chez Augustin - ASH", le bar de Tintin Belda rue de l'Harteloire étant le sponsor de l'équipe interbars de l'ASH
Repas de l'ASH, avant le bac 1978 (le plus dur du siècle): Hubert Mc Reno, qui apprit à l'ASH à chanter (enfin, à brailler) - LVS Yvinec - Pierre Gouton, dit "Marius" (il passa une partie de son enfance à Marseille, après Toulon, et avait vu jouer Skoblar et Magnusson. Debout, Yann Pavy, dit "Buto", figure de l'équipe des bohémiens de l'ASH, qui partit ensuite en FAC de sciences et disparut malheureusement de nos radars.
LVS Yvinec au repas de l'ASH du 25 août 1979 (au resto crêpes de la rue Jean Jaurès, les historiens sont formels et ont reconnu la tapisserie)
La carte de joueur de Marius Gouton, "l'ange blanc" de l'ASH, saison 1977-1978 (dernière saison de l'équipe de foot du lycée de l'Harteloire)
Jeudi 21 septembre 1978: retour de Marius Gouton de Rennes le bac en poche (malade en juin, il avait dû passer par les barrages). Béb Mc Reno, Marc Le Guen ("Supermac" bien sûr), Dragan Brossrl, LVS Yvinec, Winnie Rolland et Fulgur viennent l'accueillir à la gare de Brest. Ci-desssus, Marius, Winnie (de dos) et LVS chapeauté.
Marius en action, tournoi de l'union nationale des étudiants marocains, début mars 1979 (montage photo Kermit)
Marius en action, kérichen versus ASH au petit Kerzu, octobre 1977 (à droite, Choco Léon)
la White Selection au tournoi interbars de Plabennec le dimanche 15 juin 1980. Debout: LVS YVINEC, SWALLOW SUAUD, JEAN LASBUTH LE GOT, GARCIA LOTRIAN et CHARLIE. Accroupis: DRAGAN BROSSEL, MARIUS GOUTON, FULGUR KERVERN et KERMIT LE GOAZIOU. Ok, notre misenpagiste, Jean Scanneur, a raté les contrastes. On vous la ressortira plus belle!
Mais qui avait pris cette photo là, en noir et blanc, aujourd'hui délavée et qu'on a rendu modern art en exagérant les contrastes?
See you later,
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cet article a été inspiré par Christian Kerneis, qui a donné l'envie d'évoquer une dernière fois le bon vieux temps du terrain de la gare
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Par fulgur29 le 20 Février 2019 à 21:07
Le site de l'ancien gymnase Foch. A droite, il reste juste l'escalier menant au chemin entre le gymnase et l'avenue Foch, à vrai dire jamais utilisé. Au fond, la piscine Foch, et à gauche le lycée. Ainsi devinez-vous la perspective.
On roulait tranquille sur l'avenue Foch l'aut' jour en venant de la place Albert 1er. Comme d'habitude, on jette un coup d'oeil à droite vers le Larzac Ground, sa pelouse sacrée. Et puis soudain un malaise, la perspective trop nette vers l'église Saint-Louis, il manquait quelque chose dans le paysage. Bon sang, le gymnase Foch avait disparu. Le choc! On a manqué de bigorner les voitures alignées sur la droite.
"Le casino, c'est qu'un tas d'pierres". Pompei, Herculanum.
Vieux gymnase Foch, posé dans les années soixante (1962), espérons qu'ils n'ont pas dérangé les fantômes des profs de gym maîtres de l'enceinte, MM Quéré, Pellé, Jadé +1, tant de fois cités dans ce blog, et souvent de façon peu amène. Désolé, les professeures de sport, nous ne les connaissions pas, si quelqu'un atterrit sur ce blog en possession de quelques noms, cela donnerait une image #girly friendly.
Disparus les agrès, le cheval d'arçons, les barres parallèles, les arceaux (anneaux?), les tapis de sol, les poutres, les barres de mur (espalier), le saut de cheval, les cordes et cordes à noeuds, les paniers de basket remontés au plafond, les ballons de hand, de basket et de volley, les dossards multicolores, les haies, les javelots, les disques, les poids, les plots, les tapis de saut en hauteur, les cerceaux. Disparus les crochets dans les vestiaires et la salle des profs de gym. Disparus en sous-sol les vestiaires des footeux et les douches, le bruit des crampons sur le ciment.
Bûcheronnés les arbres entre le gymnase et le terrain Foch (le "Larzac Ground" pour les Bohémiens de l'ASH, ou "Maracanar"). Mme Anger, professeur de Français, queue de cheval et la clope au bec, souligne que "bûcheronnés" n'est pas vraiment correct
Le merveilleux Larzac Ground, le 20 février 2019 à midi. Désormais livré aux rugbymen. Le rugby est un beau sport c'est vrai. Il y a encore 30 ans le PL Guérin football y vivait ses derniers matchs. Il y a 41 ans, les lycéens de l'ASH y livraient leurs dernières joutes. Si vous regardez bien, un hélicoptère est posé au fond. On dirait celui du Président Jack Ranchère.
Aujourd'hui, on aurait dit qu'on sortait de l'hiver, après ces mois si funestes pour plusieurs des gamins que nous fûmes. Marius, LVS, Raymond, qui ont joué sur l'herbe du Larzac et/ou du terrain de la gare.
Quelques news: Kermit est dans la ville cet hiver, et a toujours l'ASH au coeur. On trouve des posters du Mélody à 23 euros chez Dialogues (c'est pas une vanne!). La boîte est fermée depuis plus de 20 ans. Si on vend les verres qu'on a tous chipés dans le temps, on touche combien? Le Stade Brestois se bat vaillamment pour remonter, et on est plusieurs à les suivre, en souvenir des grands moments de l'Armoricaine.
Allez, le Mélody vous dit "bonsoir", avec Emmanuelle et sa mélodie d'amour
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"Taxi, emmène-moi jusqu'au vieux Larzac Ground.
Serai-je à l'heure pour y jouer un dernier round?
Courir, courir sur l'aile et fouler l'herbe grasse,
Et puis sentir le pied taquiner la bolasse"
(Juvénil Délinquant)
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Par fulgur29 le 26 Janvier 2019 à 15:07
LVS Bertrand Yvinec
L'été 1978, il n'y avait plus grand' monde à Brest. Tout le monde parti à Porspoder, Morgat ou Brignogan. LVS (le vieux sorcier, son surnom depuis les années d'enfance du terrain de la gare, près de la sous-préfecture), LVS donc a raconté dans un vieil article intitulé "la nuit où Fulgur faillit jouer la finale de la Cup", comment il se retrouva dans la soirée du 4 août 1978 à "se pâmer de joie" avec Fulgur et Marius devant l'idole Morty Shuman au podium Europe 1 installé à Penfeld. Après une longue marche, ils traînèrent à la buvette, ayant entendu dire que Dragan et Cajano se trouvaient dans le coin, et qu'ils ne trouvèrent point. Ils purent ainsi assister au récital laborieux de Mortimer bien imbibé qui pesta contre cet été de m.... (et non de porcelaine).
Fulgur et Le Vieux Sorcier, tournoi du Kene (le Collège Naval), mars 1979
Le lendemain, c'est chez Marius à Lanrédec que les trois mousquetaires de l'été se retrouvèrent pour "une ventrée de spaghettis", quelques cocktails, quelques disques, et une virée à pied qui commença par Kerinou. On les vit rue Somme-Py, puis Boulevard Montaigne, et enfin au Rallye, l'idée étant de faire du stop pour aller au Mélody. Ils traînèrent un peu au bowling, avant de se faire conduire à Guipavas par un quidam, puis jusqu'au Mélo par trois donzelles en 2 CV. Las, le Mélo était fermé ("le Mélody vous dit bonsoir"), aussi Marius organisa-t-il une petite réunion dans sa cuisine "autour de quelques tasses de café, réunion qui se termina en apothéose, votre serviteur (LVS) entamant un récital Bourvil: "la tactique du gendarme, Adada, A bicyclette, Les abeilles"". Ce fut le songe d'une nuit d'été.
A la rentrée de septembre 1978, LVS, Marius et Fulgur, après avoir pensé signer au club de Logonna Daoulas et y rejoindre Winnie Rolland, le fils de la vieille Italie, finirent par s'engager au PL Guérin, le grand club de Saint-Martin. Ce fut une des meilleurs choses qu'ils firent de leur vie.
La White Selection, sponsorisée par le bar "Chez Tintin Belda" de l'Harteloire, en tournoi interbars, vraisemblablement à Gouesnou en 1980. Debout de gauche à droite: LVS Yvinec, Swallow Suaud (goal), Popaul Quérel du PL Guérin, Johnny Boots Le Goff, Jean Lasbuth Le Got (mécène) et Yvon Jouan (dit "le commissaire Pecteur ou l'inspecteur Missaire"). Accroupis: Cliff Conan (bass guitar), Dragan Brossel, Fulgur Kervern, Marius Gouton et Marc "Angus" Le Moal
White Selection de l'ASH au tournoi du Kene de mars '79: Kermit Le Goaziou (goal), Winnie Rolland, Fulgur Kervern, Marius Gouton, Old Wizard Yvinec, Dragan Brossel, Debe Castel et Popaul Nounours Quérel
Marius est décédé à Noël 2017, LVS est parti fin août 2018. C'est Swallow qui nous l'a appris, il y a quelques semaines. Pour toujours ils courront sur l'herbe verte du terrain de la gare.
Le Vieux Sorcier est Bourvil dans "Adada", réveillon '78/'79
Marins sur "La Belle Poule", 1er avril 1979
On cherche une photo de LVS au terrain de la gare, en couleur et maillot vert, qui nous fait un coucou à la fin du jubilee Winnie, qui signait la fin de l'adolescence.
"Le Vieux" en action, mars 1979 (fan du Milan AC)
"Jah war" - the Ruts. Pourquoi Jah war? LVS aimait, outre le jazz manouche, les nouveaux groupes de la fin de la décennie 70: Dire Staits, Joe Jackson... Un jour, un dénommé Jaouen (ex-goal au stade brestois, portant lunettes, meneur d'hommes et très sûr sur sa ligne) devint entraîneur-joueur du PL Guérin. LVS répondait à ses ordres par l'interjection "Jah War" proche de "Jaouen", et on riait.
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