• Le grand match FC Gentilho' - Mélody United du 11 mai 1980

     

    L'équipe du FC Gentilho sur le terrain de foot bucolique du Relecq-Kerhuon (au Costour?). Le goal, c'était Stéphane (maillot W). A l'arrière: Bertrand (en haut à gauche), Jean-Luc (capitaine), Marco (le barbu), "un copain de Tonio". Au milieu: Dédé, Gérard, et Jean-Claude. A l'avant: Eric puis Pierre-Jean (ils tiennent tous deux le fanion), et Fulgur et Marius de l'ASH (les deux chevelus accroupis)

    Que se passait-il à Brest au début du mois de mai 1980? Le samedi 10, Nottingham Forest (futur champion d'Europe) venait battre en amical le Stade Brestois à l'Armoricaine au terme d'un match assez plan-plan (1-0). Mais l'événement du week-end, alimenté par une campagne d'affichage sur les murs des bars et discothèques de la ville, ce fut le grand match FC Gentilhommière (le bar de l'avenue Clémenceau, il n'a pas bougé 40 ans après) versus le Mélody (la boîte de nuit de Guipavas chantée par Matmatah, avec ses deux grosses enceintes et la boule à facettes. En 1980, le DJ c'était Bernard, pas encore Jean-Yves Kerhornou). La légende raconte que le Mélody avait demandé en vain que la rencontre se jouât en nocturne.

    On ne va pas vous reparler des soirées et nuits de la Gentilho et du Mélo, ce blog l'a fait maintes fois. C'est en tombant sur l'affiche du match (un pastiche d'une "Une" du journal "L'Equipe") que l'envie est venue de faire revivre quelques bribes de ce dimanche ensoleillé, dont plusieurs acteurs sont déjà partis, trop tôt.

    Le grand match FC Gentilho' - Mélody United du 11 mai 1980

     

    L'affiche annonçant le match, placardée dans plusieurs bars de la ville,  et au Mélody bien sûr (collection du Musée des grandes équipes disparues - MUGED de Bratislava)

    L'envoyé spécial de Blanc-Magazine, Perceval Starverte, écrivit ces lignes: "le dimanche 11 mai 1980 au Relecq-Kerhuon, dans un agréable cadre champêtre, le FC Gentilho' défia le Mélody United, déjà rompu aux joutes les plus difficiles (il venait d'incendier l'AS Fauvettes). Jean-Luc, le manager- joueur moustachu, allait affronter une équipe du Mélody qui se présenta dans la composition suivante: Jean - Téquila, Bertoluchi, Duche - Cresson, Mickey, Blacky - Yvon, Joje, Cojansky, Flappi". On n'a pas de photo de l'équipe du Mélo ce jour-là, avec son attaquant espagnol! (dommage).

    Heureusement pour le FC Gentilho, Jacques Jousseaume (ex ASB) était absent du côté des Ginfizzers.

    A l'heure du coup d'envoi, une foule bigarrée et joyeuse, souvent assise dans l'herbe grasse, garnissait joliment la prairie du Costour.

    Le grand match FC Gentilho' - Mélody United du 11 mai 1980

     

    Les barmen Bertrand (dit "New-Orleans"), Eric et Stéphane, avec la coupe

    Coup d'envoi sous le soleil de la rade! Ce sont les bleus et blancs de la Gentilho qui vont emballer le match en scorant deux fois (20ème et 29ème mn). Mais, profitant de largesses défensives, le Mélo recolla avant la pause (40ème par Mickey, 43ème par Jojé!). 

    Etait-ce la promesse (officieuse) de deux Jenlain par but qui magnifia Marius pour la Gentilho? Toujours est-il qu'il inscrivit ses 2ème et 3ème buts (50ème et 57è mn), avant que Gérard n'envoie le ballon dans la lucarne du Mélo à la 72ème mn, portant le score à 5-2.

    Habitués aux matchs qui se terminent au bout de la nuit, les Ginfizzers de Guipavas assaillirent le but du Gentilho FC comme des morts de soif. Cojansky (80ème), puis Joje (86ème) concrétisèrent l'amorce d'une remontada (4-5). Mais déjà l'arbitre sifflait la fin du match, comme Pierre Bachelet annonçait la fin de soirée au Mélody: "Mélodie d'amour chante le corps d'Emmanuel-leu..." "Le Mélody vous dit bonsoir".

    La troisième mi-temps pouvait commencer.

    Le grand match FC Gentilho' - Mélody United du 11 mai 1980

     

    Jean-Luc Chevance, dit "Lalu", capitaine du FC Gentilho'

    Le grand match FC Gentilho' - Mélody United du 11 mai 1980

     

    Bernard, le chanteur d'UV Jets (ici en première partie de The Cure au théâtre de Quimper), était ausi barman à la Gentilho vers 1979-1980. Il manque une photo de Georges (du Comix) qui fut barman à la Gentilho et au Mélo' ces années-là. "Aux fauvettes aussi" nous souffle-t-on. Enfin, Georges, quoi.

    Le grand match FC Gentilho' - Mélody United du 11 mai 1980

     

    Autocollants vintage des deux équipes. Celui du Mélody est devenu mythique et se décline à présent même en poster à plus de 20 euros. Ne cassez pas les verres à Gin fizz (ou vodka orange) du Mélo que vous aviez ramenés chez vous par inadvertance il y a 40 ans! Bientôt vous pourrez les vendre à "Affaire conclue"!

    Le grand match FC Gentilho' - Mélody United du 11 mai 1980

     

    Le bout du comptoir en 1980 (souvent occupé par l'ASH). Remarquez au mur (au fond) les appliques (Spaten?)

    Le grand match FC Gentilho' - Mélody United du 11 mai 1980

     

    Il y a deux-trois ans, le magazine "Côté Brest" présentait le "Brest de Jacques Abalain". Ben, son Brest, c'était exactement le nôtre. En bas à droite, une photo des ruines du Mélody!

    Le grand match FC Gentilho' - Mélody United du 11 mai 1980

     

    Cartes et tickets éparpillés...

    Le grand match FC Gentilho' - Mélody United du 11 mai 1980

     

    Le dimanche 3 mai 1981, c'est La Forge qui s'en fut affronter le FC Gentilho sur le stade Foch (le Larzac Ground).

    PS: les historiens précisent que, sur sa lancée, le FC Gentilho affronta l'ENIB (école nationale des ingénieurs bretons) le dimanche 8 juin 1980, et les défit 5-2 (5 joueurs de l'AS Harteloire dans les rangs de la Gentilho': Marius (2 buts encore!), Fulgur, Dragan, Bomber et Johnny Boots).

    Le grand match FC Gentilho' - Mélody United du 11 mai 1980

    Le grand match FC Gentilho' - Mélody United du 11 mai 1980

     

    Extrait du n° 47 de "Blanc", le journal de l'AS Harteloire, tiré comme à l'habitude à un exemplaire

    Ladislas Boszo, attablé à la terrasse du "Pacha", rue Robespierre

     


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  • Journal 1974 d'un garçon du lycée de l'Harteloire (Brest)

     

    Les historiens sont tombés sur ce carnet d'un lycéen de l'Harteloire à Brest. Année 1974. 13 ans. A première vue, pas grand' chose d'intéressant. Mais en regardant bien, le journal d'une époque, 1974, dont on va vous conter les 7 premiers mois, entre le lycée et les week-ends en bord de mer à Plouguerneau. Ce garçon, on va l'appeler "'tit Clod'", comme dans la cour de récré.

    Journal 1974 d'un garçon du lycée de l'Harteloire (Brest)

     

    JANVIER 1974

    D'abord on pense qu'on n'aura rien à se mettre sous la dent. Dans le journal: "pluie", "travaille", "mange".

    Et puis le dimanche 6, Tit Clod' va à l'Omnia voir "Mon nom est personne", et il achète à son frère son magnétophone (un grundig).

    A la fin du mois, au lycée, ce sont pendant deux jours les "10%", période durant laquelle on pratiquait des activités extra-scolaires (c'était différent du "temps Fontanet"?). Tit Clod' va souvent en ville à la recherche d'albums Spirou reliés (qu'il vendra plus tard à la foire Saint-Michel).

    FEVRIER 1974

    Dès le samedi 2, ce sont les vacances de février. Ping-pong à la MJ de l'Harteloire ou à la salle de l'ASPTT dans l'immeuble de la Poste  avec Yann Buto Pavy et Fred Phillips (qui feront partie de l'équipe de foot du lycée, l'ASH, à la rentrée 1976). Le soir à la télé, c'est "Top à Pierre Tchernia", et le lendemain "Frankenstein et la colline des hommes perdus"!

    Une semaine plus tard, "on reçoit la télé couleur". C'est la fin des vacances. Il y a des inondations à Morlaix (le 12). Avec le prof de travaux manuels, Monsieur Noirrit, la classe part aux Beaux-Arts voir une exposition sur Alvar Aalto, un designer finlandais qui travaillait beaucoup le bois. En Français, on étudie "le Roman du Roi Arthur". En sciences naturelles: le sang...

    On a la télé couleur depuis 5 jours, et le 14, le Front de libération de la Bretagne (FLB) fait sauter l'émetteur du Roch-Trédudon dans les monts d'Arrée. Paf! Plus de télé pendant deux mois, nous dit-on. Et la coupe du monde de foot qui approche... Enfin, à midi, il y a du couscous, c'est le plat préféré de Tit Clod'.

    En Histoire, on apprend l'indépendance italienne. Le 21, à l'Omnia, on va voir "les Gaspards", un film loufoque de Pierre Tchernia, avec des gens qui vivent dans le sous-sol de Paris. En Français, on étudie "Hermagoras". Le mardi 26, de nouveau cinéma, mais cette fois au Celtic: "Papillon" avec Steve Mc Queen et Dustin Hoffman.

     

    Journal 1974 d'un garçon du lycée de l'Harteloire (Brest)

     

    Mince, on n'a pas la photo de classe de l'année 1973-1974 (troisième 5). Mais on a celle de l'année précédente : 4ème 3, lycée bleu de l'Harteloire 1973. Aucune prof n'est venue faire "cheese". Chez les garçons, il y a ceux dont la voix a mué, et les autres (au premier rang!). Tit Clod' est au premier rang avec son pantalon de velours. Pour les fans de l'ASH, il y a Bertrand "Choco" Léon et Momo Cam au troisième rang. Mots-clés: Beyer - Maony -  Myriam Kerdilès - Jamet - Chantal Gay - Le Goaziou - Verbeke - Gallas - Laouénan -  Gilbert Gire - Joël Campredon - Pierre Begkoyian - Geier -  Hervé Jannès - Gérard Bossennec - Thomas - Loïc Balouet... Forever Young!

    MARS 1974

    Il n'y a plus de télé, alors beaucoup de jeux de société: "peaux rouges et longs couteaux" (sur la bataille de Little Big Horn"), "Kim Bac", "la conquête du pétrole"... Et 1000 bornes et dominos.

    Mais si! Le 1er mars, la télé remarche!

    Le samedi 2, match à l'Armoricaine: le stade brestois bat le Paris FC 2-0. Une semaine plus tard, 1-1 contre le stade Rennais (but de Pokou). En techno, on apprend comment fonctionne une essoreuse à salade. En sports, on travaille le saut en hauteur et le poids.

    Le 6, au ciné à l'Omnia avec Hervé J, le fils de la prof de Français, pour voir "Lacombe Lucien" de Louis Malle. L'histoire d'un p'tit gars amoureux dans la France de Vichy, qui bascule un peu par hasard du mauvais côté.

    Le 13, Tit Clod' s'initie à la boxe chez son copain de classe Gilbert G. En sciences, on étudie le coeur. Le samedi 16, la France perd 19-6 en Ecosse (tournoi des 5 nations) et Joop Zoetemelk (le chouchou de Tit Clod) remporte Paris-Nice.

    En cours d'Anglais, la prof (Miss Nardon) nous incite à nous abonner au magazine "Butterfly". Okay.

    Le 19, des manifestants viennent troubler le cours de maths. Et le mercredi 20 après-midi, Tit Clod' va avec ses copains de classe Momo Cam et Bobosse Bossennec voir "Les chinois à Paris" de Jean Yanne.

    Et le 23, c'est déjà les vacances de Pâques. Direction Plouguerneau et son air iodé. Le dimanche 31, il y a une course cycliste à laquelle participe le copain Loïc. On a installé une banquette arrière de voiture dans un sapin pour mieux suivre la course. Au bout de quelques tours de circuit, Loïc est "largué".

    Journal 1974 d'un garçon du lycée de l'Harteloire (Brest)

     

    L'Olympique Lyonnais, l'équipe préférée de Tit Clod' depuis 1967 (avec le Stade Brestois, évidemment). Ici, version '72-'73, avec le trio Fleury Di Nallo- Serge Chiesa- Bernard Lacombe... et un certain moustachu (Domenech Raymond)

    AVRIL 1974

    Le mercredi 3 avril, c'est la fin des vacances. Retour à Brest. On apprend que le président Pompidou est mort ("Pompidou ist tot" écrit Tit Clod' qui fait allemand 1ère langue). Pas trop choqué, Tit Clod' part en ville à la recherche de la BD de Gotlib: "les dingodossiers".

    Retour au lycée bleu. En Français, on termine l'étude du "Barbier de Séville". En latin, on change de place. En techno, on étudie l'électricité. En sports, Tit Clod' court le 60m en 8,9 secondes. En sciences, on étudie la respiration. Le 6, un deuil national est décrété pour la mort de Pompidou (souvenir de promenade scolaire, quand on chantait dans le car nous emmenant à Morgat: "Ohé, ohé, Pompidou, ton bateau navigu-eu sur les sous!").

    Le 9, Tit Clod va (à la sonothèque?) acheter deux 45 tours: Xit (un groupe indien d'Amérique!), et "Ballroom Blitz" de Sweet, qui restera à jamais un de ses morceaux préférés. Le 9, l'Olympique lyonnais bat le Paris SG 5 à 4 (Tit Clod' écoute les multiplexes du championnat de foot à la radio). En Histoire, on est passé à Karl Marx, et en Français à "René" de Chateaubriand ("que c'est long").

    Le 16, Tit Clod', qui s'est à moitié foulé la cheville, va chez la rebouteuse. En anglais, on étudie une chanson de Joan Baez. "Stewball"? Pas "Here's to you" en tout cas.

    Le mercredi 24 après-midi, tout un groupe de l'Hartel' débarque sur la plage du Moulin Blanc: Buto Pavy et ses frères, Kermit le Goaziou (futur goal de l'ASH), Bobosse Bossennec, Thierry Julienne ("Juju"), Yan Le Moing, Fred Phillips et Tit Clod. Le soir, le Bayern bat Ujpest 3-0.

    En français, on a le droit à une rédaction "réalisme ou science-fiction". Ca fait penser que Tit Clod a prêté à Kermit (50 centimes le prêt d'une BD, c'est le tarif) "le dossier des soucoupes volantes", ainsi que "Chihuahua Pearl". Et 2 dingodossiers à Jacques Penot (le futur acteur d' "Au nom de tous les miens", si, si).

    Le 29, Tit Clod' écrit dans son journal: "passerais-je en seconde?", avec un "s" en trop. En allemand, Frau "setz euch" Simon file une interro surprise ("paraît qu'on a triché"). En allemand, Tit Clod' s'appelle Klaus (tout le monde a un prénom. Fred Phillips, c'est Manfred, Begkoyian, c'est Hans...)

    Journal 1974 d'un garçon du lycée de l'Harteloire (Brest)

     

    Quelques cassettes de 1974 (ou 72-73). Tit Clod' venait d'acheter à son frère son magnétophone...

    MAI 1974

    Le 3, les choses se gâtent. Tit Clod' a écrit: "REDOUBLE". Heureusement, il y a couscous à midi. Le dimanche 5, au 1er tour des élections présidentielles, Mitterrand devance Giscard-à-la-barre. A la grève blanche, on joue aux billes du haut des dunes.

    Le lundi 6, le copain Gilbert Gire se blesse en sport juste avant le BEPC. Tit Clod' arrache un 13/20 en gym, 23/40 au 60m (9,6 secondes encore), 23/40 au grimper à la corde. Pitoyable 1m07 en hauteur et 4.95m au poids.

    En Français, on est passé au "Père Goriot" (pas gai). En histoire, c'est la colonisation. A midi, il y a des "patatez dizhar" dans l'assiette.

    Le 7, le prof de dessin, Monsieur Brenterch ne peut faire rentrer la classe dans la salle de dessin: Mordelet a mis un chewing-gum dans la serrure. Il va y avoir des collés. Le soir, il y a "Al Capone" aux dossiers de l'écran. L'Olympique Lyonnais est éliminé de la coupe de France (4-3 après prolongations).

    Le mercredi 8 après-midi, transfert en bus jusqu'à Kergleuz au Relecq-Kerhuon, un espace vert avec de vrais buts de foot où une dizaine de lycéens se retrouvent avec le local Buto Pavy pour un grand match (14-15 ce jour-là). Le soir à la télé, Magdebourg (un club de l'est!) bat Milan 2-0.

    Le 9 mai, il fait un temps pourri. Le Stade Brestois perd 3-2 contre Plymouth en amical.

    Au lycée, on finit "le père Goriot". En techno, on étudie la pile ("Pouah!"). En sciences naturelles, "le système d'excrétion". Rédaction sur "roman, culture, cinéma". Et belote au foyer du lycée (près du parking à vélos et cyclos) avec Bobosse, Balouet, Begkoyian.

    Le 14, la mère de Tit Clod' va voir la prof de Français (Mme Jannès), because son fils est sur le point de redoubler. Le soir, on lui coupe les cheveux. Le 15 à Kergleuz, encore une courte défaite (12-13). Le soir, en finale de la coupe d'Europe, le Bayern arrache le nul contre l'Atlético Madrid à la dernière seconde des prolongations (1-1). Quel bol(but de Schwarzenbeck, dit "le porteur d'eau")

    Le 16, il y a Jerry Lewis à la télé ("... and Mister Love"?), et le 17 le Bayern bat définitivement l'Atlético.

    Le dimanche 19, Giscard (Valéry) est élu président.

    En histoire, on est passé à la guerre 14-18. Le père Goriot s'éternise. On joue au volley salle Foch.

    Le 21, c'est combat de terre glaise en travaux manuels, des dégâts sur les murs, on dirait "Guernica". C'est Hervé, le fils de la prof de Français, qui va prendre pour tout le monde... "Le monde est injuste" (Caliméro)

    Le 23, c'est jeudi de l'Ascension, et il y a le grand tournoi de foot annuel au Petit Kerzu, où peuvent participer des équipes de gamins de toute la ville. Tit Clod' fait partie de l'une d'elles. Ils sont éliminés d'entrée 4-0. Tit Clod', qui reste sur place toute la journée écrit: "l'équipe de Cessou championne".

    Le 29, achat de fléchettes.

     

    Journal 1974 d'un garçon du lycée de l'Harteloire (Brest)

     

    Brest des seventies: le jardin Kennedy et son bassin aux voiliers, la gare d'où l'on partait prendre le bus pour jouer au foot le mercredi au Costour (Relecq-Kerhuon), et le port de commerce où l'on allait pêcher sur les quais après avoir acheté de la gravette dans un bar du port. Il y avait du tacaud.

    Journal 1974 d'un garçon du lycée de l'Harteloire (Brest)

     

    Vue aérienne de Bellevue où les lycéens de l'Harteloire allèrent passer le BEPC (au lycée de Kerhallet), et carte postale d'Eddy Merckx avec le maire Eugène Bérest le 27 juin 1974. Le prologue (victoire du "cannibale" belge) se déroula dans le quartier de Bellevue en fête.

    JUIN 1974:

    Coup de tonnerre: Tit Clod' passe en Seconde!

    Miss Nardon est absente: on joue à la belote. Le samedi, on joue au foot-capsules (le soir, il y a "Top à Jacqueline Maillan". Elle vous a déjà fait rire?).

    En Français, c'est du Verlaine et du Guillaume Appolinaire. En géo, la sidérurgie. En allemand, on prépare en douce la coupe du monde de foot-capsules. Salle Foch, volley contre les filles! (13-15, 15-7, 7-15). Revanche le 10 (15-7, 14-16, 15-0). Avec les filles, c'est toujours compliqué.

    Tit Clod' sèche le cours d'anglais le 10, puis d'allemand le 11. Après le cours de maths, c'est LES VACANCES! On écrit des âneries dans les carnets de correspondance des copains et copines de classe.

    Le 12 et le 13, "travaille le BEPC". Et la coupe du monde de football en Allemagne qui commence!

    Le vendredi 14, il fait beau quand les élèves de l'Harteloire traversent le pont du Bouguen pour passer le BEPC au collège de Kerhallet à Bellevue. Dictée-questions-rédaction le matin. Casse-croûte dans un snack de Bellevue. Maths l'après-midi, et de retour juste pile pour voir un match! ("le Chili jouait", osent les historiens)

    Le lundi 17, toujours sous le soleil, retour à Kerhallet pour les épreuves orales du BEPC: Allemand et Géo (les côtes françaises). C'est fini: le championnat de foot-capsules peut commencer!

    Le mercredi 19, Tit Clod' apprend par ses copains qu'il est reçu au BEPC. Il va au lycée rendre ses livres de l'année.

    Le 25, c'est Juju Julienne qui remporte la coupe du monde de foot-capsules (avec la Yougoslavie) contre Fred Phillips.

    Le 26, la gendarmerie de l'Harteloire est plastiquée.

    Jeudi 27, le Tour de France part de Brest! Tit Clod' est dépité: son préféré Joop Zoetemelk, dit le "Poulidor du tour" ou "le suceur de roues", est absent ("fracture du rocher"). Quel blooks!:  il ne va même pas voir le prologue à Bellevue et la victoire de Merckx. Mais le soir, il est au concert des Martin Circus au centre-ville sur le parking en face de la Gentil'hommière: "J'm'éclate au Sénégal"!

    Le 28, il achète un lance-pierres ("une blèt'") pour tirer sur "les gouings"...

    Journal 1974 d'un garçon du lycée de l'Harteloire (Brest)

    Journal 1974 d'un garçon du lycée de l'Harteloire (Brest)

     

    La baie du Corréjou à Plouguerneau, avec les toss-toss installés sur la dune.

    JUILLET 1974:

    C'est l'été, Tit Clod' part en bord de mer à Plouguerneau. Il défiera les grosses vagues près du rocher des amoureux, il campera sur l'île aux américains à l'embouchure de l'aber Wrac'h, on le verra sur le tourniquet près des toss-toss, ou pêcher les gobies dans les mares. Ou jouer au flip' au Calypso et chanter "Sugar baby love" ou "Alors ça va?" de Sam. Dernier été iodé à Saint-Michel.

    Le 7, l'Allemagne est championne du monde contre les Pays-bas de Cruijff qui ont pêché par arrogance. Les Allemands jubilent, Gerd Müller, Paul Breitner et Cie: ils ont tout gagné cette année. Et Eddy Merckx remporte le tour de France.

    Tit Clod' arrête là de remplir son carnet.

    Journal 1974 d'un garçon du lycée de l'Harteloire (Brest)

     

    La RFA est championne du monde à la maison. Beckenbauer est tout en joie dans les bras d'Helmut Schön le sélectionneur. On est 29 ans après la fin de la seconde guerre mondiale. La guerre, si près, si loin?

    Journal 1974 d'un garçon du lycée de l'Harteloire (Brest)

     

    Tip et Tap, les mascottes de la coupe du monde de foot 1974 (le "Weltmeisterschaft"). La photo est floue, comme nos souvenirs...

    Merci aux historiens et au MUsée des Grandes Equipes Disparues de Bratislava. Ladislas Boszo.


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  • Le haut de la rue de Siam à Brest dans les années 1970 (et avant)

     

    Rue de Siam (part III, suite et fin). On est au carrefour  avec la courte rue Etienne Dolet (juste à gauche). A droite les enseignes "Au parapluie brisé", la librairie -papeterie (quel nom déjà?), sans doute la boutique exotique de Monsieur Kerjean, chez "Laurans" (maison lesnevienne). A gauche, "Crier Le Bras photo optique". A l'angle en face de la rue Etienne Dolet (non présente sur la carte), le magasin de disques "la Sonothèque". C'est une Austin en rouge qui descend la rue? Belle journée sur Brest en tous cas.

    Au carrefour des rues de Siam et Etienne Dolet, il y avait la Sonothèque (qui déménagea en 1988 un peu plus haut de la rue en montant, à la place d'un cinéma fermé). A la toute fin des années 1970, le nouveau patron était un passionné (Christian Le Manach). Les cassettes en 1977 valaient 37.50 francs et se trouvaient sur un présentoir vertical. Le choix de groupes ou artistes était bien limité à l'époque, mais la qualité des années 1970 en matière de rock, uh! De Ten Years After à Deep Purple, de Wings aux Doors, de Bowie à Neil Young, Procol Harum, Al Stewart... On a passé du bon temps.

    Presqu'en face de la Sonothèque, c'était semble-t-il Sonodisc où travaillait la soeur de Président Jack. Souvenir de l'achat du Lynyrd and Skynyrd Live fin '70...

    Le haut de la rue de Siam à Brest dans les années 1970 (et avant)

     

    On arrive presque au carrefour de la rue de Lyon et on est au début des années 1970. On monte toujours la rue de Siam. Vous suivez, ou on fait une pause?

    Ok, on continue: à droite le magasin de souvenirs (souvent bretons) "A la pensée". Puis "Blaise tailleur", la librairie-papeterie.

    Toujours à gauche en montant, avant la rue de Lyon, il y avait le magasin de sport Jean Lars (ASB). Il semble (vagues souvenirs) que ses filles handballeuses officiaient dans le magasin. On y achetait les chaussures de sport "péniches" Puma, les survêtements bleus "le coq sportif" avec le chouette logo triangulaire. Pour les godasses de ville, c'était plutôt "Rivière" rue de Lyon en face de Brest-Philatélie (au niveau du resto l'Embrun aujourd'hui)

    Le haut de la rue de Siam à Brest dans les années 1970 (et avant)

     

    Superbe, le carrefour des rues de Siam et de Lyon, non? (début des années 1970). Le magasin Bailly fait le coin à droite et la Société Générale (déjà) à gauche. Il y a un flic sur le trottoir à gauche. Il n'aura pas de difficultés à régler la circulation. Pour info, c'est la dernière carte qui présente la rue de Siam dans le sens montant. Préparez-vous!

    Croisement important de la ville. A gauche, on va vers les halles Saint-Louis, les épiceries "Aux beurres fins" (rue de Lyon) et "Gilbert Tributien" (face à l'église). A droite, on va prendre son paquet de tabac gris chez Madame Izac. D'accord, le cliché est un peu froid, mais il a un côté esthétique siamois. :)

    Le haut de la rue de Siam à Brest dans les années 1970 (et avant)

     

    Le croisement des rues de Siam et de Lyon, mais cette fois dans le sens de la descente! On est vers 1980 (il y a une R5), il n'y a plus les câbles du trollé au-dessus de la rue. Les marins ont la démarche d'un week-end de "72". A droite, il y a le magasin Sigrand-Armand Thierry (toujours là en 2021). A gauche, "Claude" et "Laurans". puis l'incroyable boutique de produits du monde "Kerjean" et ses stores rouges. Par la porte du fond de son magasin, on rejoignait les contrebandiers de Moonfleet. M. Kerjean, qui vendait parfois des cacahuètes à la porte de sa caverne d'Ali Baba, avec son tablier blanc. Gloire de la rue de Siam ( Madame idem). Si vous goûtiez trop goulûment à sa vodka à l'herbe de bison, vous aviez au petit matin des kangourous avec des Doc Martens aux pieds qui faisaient la danse sioux dans votre boîte crânienne.

    Le haut de la rue de Siam à Brest dans les années 1970 (et avant)

     

    Toujours le carrefour des rues de Siam et de Lyon, un matin au début des années 1970 (vue dans le sens de la descente!)

    Le haut de la rue de Siam à Brest dans les années 1970 (et avant)

     

    Le haut de Siam, en face de la Poste, dans le sens de la descente. Au croisement à mi-photo, c'est la rue Colbert à gauche, et la rue Algésiras à droite. C'est une carte des années 1960 sans doute, intitulée "la rue de Siam pavoisée". A gauche une enseigne "bébétaine", "Au Grand Paris Allamagny". Les voitures avaient du charme, c'est indéniable.

    Le haut de la rue de Siam à Brest dans les années 1970 (et avant)

     

    Et voici le haut de Siam, avec la lourde Poste-télégraphe-téléphone en granit sur la droite. Vers 1970 on va dire. Architecture un rien Brest-Litovsk, même sous le soleil, on en conviendra. Au dernier étage de la Poste, par un escalier dérobé, on accédait en douce à la salle de ping-pong de l'ASPTT où on pouvait jouer sur des tables de compét'. Trop bien.

    Ouf, nous voilà arrivés tout en haut. On n'a pas vu le cinéma les 2 Zen (deux salles) à droite en montant, on a raté un resto aussi. Mais on en a déjà parlé dans "les meilleurs restaurants à Brest dans les années 1970", road-tripes culinaire dantesque. Alors, arrêtons-nous là pour regarder la rue de Siam, ouverte à tous vents, qui part se jeter dans l'arsenal (elle se retient juste à temps) et fait face au goulet, au large, à l'aventure.

    En l'an 2077, les joueurs du stade Brestois, juchés sur le toit d'un autobus à impériale rouge et blanc, descendront la rue de Siam en brandissant leur première Coupe de France, acquise après prolongations aux dépens de Châteauroux, triple tenant de la ligue privée mondiale de football. Et on ira fêter ça au Mélody en dansant toute la nuit sur "Love her madly".

    Le haut de la rue de Siam à Brest dans les années 1970 (et avant)

     

    "Tonnerre, tonnerre,

    Tonnerre de Brest.

    Mais, nom de Dieu,

    Que la pluie cesse"

    Miossec

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  • Le milieu de la rue de Siam dans les années 1970 (et avant!)

     

    Un tour dans la rue de Siam, ça vous dit?

    Après l'insuccès de l'article "le bas de Siam dans les années 1970", où l'on s'était arrêté au carrefour de la rue Ducouëdic, on s'est dit que c'était trop bête puisqu'on était là, autant continuer un peu notre balade dans la rue brestoise, placée juste dans l'axe du goulet de la rade de Brest à l'ouest pour ramasser en pleine poire les coups de vent de l'Atlantique, sans modération. Alors on a pêché dans la petite collection de cartes postales chinées au fil des ans chez les bouquinistes (souvent du marché Saint-Louis, mais jusqu'à Cambo-les-bains), pour 2 à 4 euros.

    Le milieu de la rue de Siam dans les années 1970 (et avant!)

     

    Vue de Siam Street à la hauteur de la rue Ducouëdic, années '70: à droite: Télévog, Natalys, Aux élégants, Tapis de France, un bar (déjà le Rallye Bar?, André faisant coin en face du Monoprix. A droite, le Fontenoy, l'enseigne R REMY... (cartes postales personnelles, of course. Rien de chipé sur internet dans ce blog)

    Tiens, on s'est dit que Natalys avait ensuite déménagé à l'angle de la rue de Lyon (en face de Sigrand). "Aux Elégants", c'est vraiment vieux. Les gens qui ont connu ce magasin ont aujourd'hui au mieux une canne. Sur toute les photos ou presque, vous verrez les câbles du trollé. Comme quoi le tram des années 2010-2020 ("le grand serpent vert") n'est pas une révolution. Aux "tapis de France", on dit que la vitrine était tellement propre que les curieux s'y cassaient le nez.

    Le milieu de la rue de Siam dans les années 1970 (et avant!)

     

    Oups! Années '50-'60 là. A gauche, la carotte du Fontenoy sans doute. A droite, Aux Elégants, Dralux, les chaussures André et le carrefour de la rue Traverse. Vous suivez? (on est en train de monter la rue jusqu'à la place de la Liberté)

    Le milieu de la rue de Siam dans les années 1970 (et avant!)

     

    Tout début des années '70? Les connaisseurs en automobiles sauraient le dire. On monte la rue d' Siam. On est entre les rue Traverse et d'Aiguillon. La carte postale a de belles couleurs. A droite, le fameux Bon Marché, qui devint ensuite Prisunic, et Phildar. On se rapproche du Monoprix, toujours en place. A gauche, la Maison de la Qualité, un horloger, une pharmacie. Jolie camionnette du Bon Marché. Et les lampadaires... à fleurs! Jolie Aronde aussi.

    Le milieu de la rue de Siam dans les années 1970 (et avant!)

     

    Le grand magasin "Au bon Marché" au début des années 1960 (ou juste avant). Les enfants, dans la poussette cabriolet, sous déjà en retraite depuis longtemps...

    Le milieu de la rue de Siam dans les années 1970 (et avant!)

     

    Le carrefour des rues de Siam et d'Aiguillon.  fin des années '50, début des années '60 sans doute (la vache, la Mairie n'est même pas encore construite, et on voit l'église de Saint-Martin). Toujours la présence de poussettes (les baby-boomers). Le Monoprix, immuable. A gauche, rue d'Aiguillon, se trouvait le traiteur Carval dans sa petite boutique. Ses flancs aux oeufs, son foie gras aux tranches compactes et au parfum léger de Porto (?), son couscous le mardi soir.

    Qu'est-ce qui surprend? C'est qu'à l'instar du Monoprix, les immeubles de quatre étages maximum n'ont pas bougé 50 ou 60 ans plus tard. La rue, si: interdite aux voitures avec l'arrivée du tram, installation des fontaines de Martha Pan au niveau du square Roull (l'idée était que la rivière souterraine refasse surface au bas de Siam. Les sculptures de Martha ont été si critiquées qu'on en est resté là...). Un peu plus bas que le Monoprix, le "Bon Marché" est devenu "Prisunic" et renferma au niveau inférieur (vers 1980-82) une galerie commerciale où l'ancien patron des "Antilles" vendait des olives et où l'on trouva une enseigne éphémère "pizza Pégo".

    Le milieu de la rue de Siam dans les années 1970 (et avant!)

     

    On a passé le Monoprix. Sur la droite, le square Monseigneur Roull! Là où la librairie Dialogues a réussi à s'installer. Ouh, la photo avec les couleurs qui paraissent retravaillées. On est soit dans un film d'anticipation, soit dans les années '50 (réponse 2). A gauche, l'enseigne "Au Petit Poucet". A droite, c'était "La Boîte à Cravates", non? Au fond, la trésorerie. On a parlé à l'époque d'architecture stalinienne. Le brave Staline a fait disparaître la plupart des témoins de ce style architectural laissant peu de place à la fantaisie. Au fond, on aperçoit une des tours de Quéliverzan ... en jaune! C'est du pop-art!

    Le milieu de la rue de Siam dans les années 1970 (et avant!)

     

    A la hauteur du square Monseigneur Roull, nous voici au milieu de la rue de Siam (on monte toujours). On est au début des années '60. A gauche: "Au Khédive: la maison du fumeur", "Grenier Opticien" (figure de la rue). Après l'arche menant au square L'Herminier (ou habitait Georges Lombard, maire durant les années 1970), c'est la fameuse "Librairie de la Cité" de M. Le Bris. Les câbles du trollé sont présents sur toutes les photos jusqu'à la fin des années 1970

    A la hauteur du square Roull, on est obligé de s'arrêter: à droite, il y a la Librairie de la Cité de Jean-Marie Le Bris, formidable bonhomme à la pipe, élégant avec sa cravate et une belle montre. On y trouvait les BD tant convoitées (d'abord au rez-de-chaussée, puis à l'étage), les Gil Jourdan, Red Dust, Buck Danny, Black et Mortimer, Tif et Tondu, Chevalier Ardent, les Quatre as...

    Le milieu de la rue de Siam dans les années 1970 (et avant!)

     

    La rue de Siam au croisement de la rue Jean Macé (en montant) au tout début des années 1970 (estimation). Elégante population brestoise (pas de second degré ici), on est sans doute dans les années Pompidou ("Ohé, ohé Pompidou! Pompidou navi-gueu sur les sous!" - chanson de promenade scolaire dans le car). On monte toujours. A droite, le magasin Boeno présente en devanture sa nouvelle collection. A gauche, la pharmacie Centrale (Hayem, déjà?), "Eddy".

    Ah, on va s'arrêter là. On s'approche de la rue Etienne Dolet (à gauche, qui mène aux marches de l'église Saint-Louis), là où on aperçoit l'enseigne "Crier Le Bras", toujours en montant. On a encore quelques bricoles à vous raconter. Ce sera dans "Le haut de la rue de Siam dans les années 1970 (et avant".

    Le milieu de la rue de Siam dans les années 1970 (et avant!)

     

    Houlà! retour fin des années 1950, juste avant le croisement de la rue Etienne Dolet (à gauche). A droite: "A la Glaneuse", "A la Pensée" (qui va perdurer jusqu'à la fin des années '90. Quand on cherchait un cadeau pour une tante ou une grand' mère, on finissait à La Pensée), une librairie-papeterie (avec le grand store descendu au-dessus du trottoir). Les câbles du trollé ne sont pas encore installés.

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  • Le bas de la rue de Siam dans les années 1970

     

    Mercredi 19 mai 2021 à 17 heures, bas de Siam (Brest). Fin du troisième déconfinement Covid et ouverture des bars en terrasse jusqu'à 21 heures! Liberté, liberté chérie.

     

    Le bas de la rue de Siam dans les années 1970

     

    21 mai 2021: les terrasses rouvrent à Brest!

    Soudain la vie est revenue bas de Siam. Et, dans ce blog, on s'est souvenu de ce bout de Brest dans les années 1970, qui n'est pas son centre, maintes fois remanié, jamais complètement réussi.

    Mais souvenons-nous du contexte. Dans les années 1970, à moins d'être militaire ou de travailler à l'arsenal, la ville portait bien un masque. Tout le périmètre du port militaire (tout le val de la Penfeld et le port côté Recouvrance) était un No man's land. Vous vous promeniez sur le boulevard Jean Moulin, avec les grandes grilles blanches à pointes et les affiches "défense de photographier", vous saviez qu'en contrebas il existait un autre monde que vous ne pouviez connaître. Et il y avait des marins partout en ville, en tenue. De même, si vous étiez de la rive gauche et que vous n'aviez pas de copain de la rive droite (Recouvrance et Saint-Pierre), eh bien vous n'aviez pas de raison de franchir les deux grands ponts qui enjambent la Penfeld: celui de Recouvrance, et celui de l'Harteloire. Incroyable, cette Penfeld qui coule sur trente bornes à peine et a réussi à creuser un val pareil, qui coupe la ville en deux. De la rive gauche, on allait plus facilement à B2 (Bellevue, le nouveau quartier après le pont du Bouguen) qu'à Recouvrance.

    Ville coupée en deux. Un natif de Recouvrance aurait tout autre discours. Fulgur dit: "A part mon centre-ville et le val du Moulin à Poudre, il n'y a qu'au stade de l'Armoricaine que je me sentais chez moi".

    Le bas de la rue de Siam dans les années 1970

     

    Partie basse de la rue de Siam à la fin des années 1970. A gauche, le "Fontenoy" est déjà là. Au-dessus, le bar "Le Mondial" (et le billard en mezzanine). Par-là s'installera un cinéma au début des années  1980, de façon éphémère. De l'autre côté de la rue: Télévog.

    Le bas de Siam à l'époque est territoire singulier. Quand on est encore un gamin et qu'on commence à fréquenter les bars, on sait qu'il y a les bars "à matafs", où l'on trouve tous les marins arrachés à leur coin de France. On connaît Recouvrance et ses bars de nuit. Le bas de Siam est un territoire de marins, nous, gamins de l'Harteloire, on ne s'y rendait pas trop, sauf pour aller au ciné à l'Omnia.

    En 1974 (ou 1975?), Coluche y passe avec sa salopette. Petit Fulgur y était, et Johnny Boots semble-t-il aussi. En 1974, la prof de français Madame Jannès lance un programme "cinéma" dans la classe et incite les élèves à aller voir "Lacombe Lucien" de Louis Malle. Il y aura aussi "les gaspards", et surtout "Mon nom est Personne". Toute une éducation!

    Le bas de la rue de Siam dans les années 1970

     

    Le bas de Siam à la fin des années 1970! De gauche à droite: la brasserie "Au départ" où on allait fêter la quille, "l'hôtel de la rade", le café-tabac "le Grand pont" où tout Brest allait chercher ses clopes le dimanche après-midi. Le resto "les Antilles" était de ce côté aussi.

    Le bas de Siam, c'est aussi à l'époque "les Antilles" avec son décor exotique, où atterrissent les joueurs du stade brestois après le match du samedi soir. De l'autre côté de la rue, il y a la brasserie-bar de l'épée, avec ses fauteuils en rotin, que l'on dit fréquentée par les officiers de marine. Il y a en 1978 un flipper "Saturday night fever" avec Travolta sur la vitre, et des bumpers en forme de banane, tandis que Balavoine chante "je m'présente, je m'appelle Henri...". Certains dimanches soirs à l'Harteloire, Président Jack de l'ASH passait chercher little Fulgur pour un apéro à l'Epée, au crépuscule des années de lycée.

    Petite histoire. Gamins de l'équipe de foot de l'Harteloire, on détestait le Collège Naval, appelé péjorativement "le kene". Lors d'un soir de beuverie, des conspirateurs (dont nous tairons encore les noms, 40 ans après) avaient imaginé saboter le fameux "bal du collège naval", où se rendaient les filles d'officiers de marine (souvent jolies en plus), en versant du laxatif dans la sangria. Et c'était du sérieux! Choc des cultures, ou de biture.

    L'ASH a rencontré deux fois le Collège Naval, sur leur terrain battu par le vent, derrière leur gros bâtiment de granit, face à la rade. Et l'ASH a ramassé deux déculottées (voir dans ce blog assez bordélique). Le monde est mal fait. Les cheveux longs devraient plus souvent battre les cheveux courts.

    Le bas de la rue de Siam dans les années 1970

     

    Bas de Siam fin des années 1970. A droite le cinéma Omnia (1000 places au moins), et la brasserie-café "l'Epée", assez chic (serveurs en tenue, sympas).

    Le samedi 11 mars 1978, Claude François trépasse dans sa salle de bain (ACDC). Cinq membres de l'ASH (Président Jack, Jimmy Poncey, Dragan Brossel, Debe Castel et Fulgur) trouvent tout de même la force d'aller voir le film "Phase IV" à l'Omnia vers 22h. Une histoire où les fourmis envahissent la terre. Rien de moins.

     

    Le bas de la rue de Siam dans les années 1970

     

    Dauphine et matafs bas de Siam dans les années 1970

     

    Le bas de la rue de Siam dans les années 1970

     

    Pochette de la cassette de Coluche à l'époque de son passage à l'Omnia en 1974 (1975?) - collection personnelle, comme tout dans ce blog

    Le bas de la rue de Siam dans les années 1970

     

    Bas de Siam et grande grue dans les années 1970

    Le bas de la rue de Siam dans les années 1970

     

    Bas de Siam dans les années 1950! Eh, on n'était même pas nés...

     Après, les souvenirs s'étiolent. On a bien fêté un premier de l'an au resto qui a remplacé la station Fina. Mais le bas de Siam n'était pas notre truc. On pouvait nous voir à l'Harteloire (au Campus, chez Tintin), à la Gentilho (oh!), au Ruz Boutou ou au Pasteur, rue... Pasteur, autour des halles Saint-Louis (au Duquesne, à la Chunga nuitamment...), rue de Lyon (au Voltigeur, au Glennfiddish, au Colbert), à Saint-Michel (quel était ce bar "anar" près du cimetière?) ou à Saint-Martin (trop de noms), mais bas de Siam était alors territoire militaire. Alors c'était pas pour nous.

    Aujourd'hui un arbre métallique a poussé près du pont de Recouvrance, à l'endroit où se trouvait la baraque à frite de la "sorcière". Tout un symbole. 4 heures du mat':

    - "un américain frites merguez, avec du ketchup et de la moutarde!"

    - "S'il te plaît"

    - "S'il te plaît"

    - "Et une kro?"

    - "Oui" 

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