• C'était bien, chez Francis

     

    Début juillet au port de co'. En terrasse, les conversations vont bon train...

    13 juillet 2023: la nouvelle est tombée, le nouveau stade au Froutven se fera bien, avec Arkéa en soutien de poids. Ici, on aime bien les vieilles choses, les traditions, alors on préférait que le stade brestois reste chez Francis (Le Blé). Et, les mois passant, le projet étant sans cesse reporté, on se prenait à espérer qu'on allait finalement rénover le vieux stade, intelligemment. On nous avait dit que c'était impossible, mais on n'est pas des blaireaux.

    Un nouveau stade, si ça vous fait plaisir alors. Après tout, c'est ceux qui ont les sous qui décident, rien à dire. Nous, on paie juste notre place, on boit une mousse au Pénalty, on gueule un peu quand un rouge se fait tacler, on tape des fois du pied pendant le match, et on saute de joie quand Le Douaron marque un pion.

    Quand même, un stade en ville, c'était bien. A Bordeaux, à Nice, ils regrettent. N'en parlons plus. Une dernière chose quand même: "un peu moins de 15000 places". Avec la tribune VIP, les ultras et les abonnés, il ne restera plus beaucoup de sièges pour les supporters occasionnels, pour la plupart de vrais passionnés aussi. 18000 Emile, c'était mieux. Enfin, on dit ça...

    Et, si le nom du stade est celui du sponsor, on pourrait donner les nom de tribunes à d'anciennes gloires: Roberto, Sir Alex, Dédé Perrot, Guy Boutier... Chiche?

    C'était bien, chez Francis

     

    Harry Potter à l'arrêt du bus de Kerargaouyat

    C'était bien, chez Francis

     

    "La gazette du Froutven": mystérieuse et confidentielle publication de la vie des bosquets. Il y a au Froutven un hêtre centenaire (au moins), défendu par les écologistes, qui serait préservé et va provoquer la construction du nouveau stade une centaine de mètres plus au nord que prévu.

    C'était bien, chez Francis

     

    "La gazette du Froutven" s'interroge: le nouveau stade, qui sera érigé sur les ruines du manoir des Coataudon, prévoit bien un carré VIP de 4000 places, soit une tribune entière bling-bling?

    Au Froutven, c'était vraiment la lutte du pot de terre contre le pot de fer. Les écolos défendaient les derniers bosquets, les derniers talus, derniers champs, et la petite faune. Alors, la zone verte va probablement disparaître. C'est toujours ainsi que ça se passe. Pas facile d'être écolo, on suppose.

    Allez, bon feu d'artifice!

    C'était bien, chez Francis

     

    Que pensent les ultras de ce nouveau stade? A ce qu'il paraît, les opinions sont partagées...

    C'était bien, chez Francis

     

    BONUS! Cadeau dans ce petit blog de l'Harteloire: ce chouette dessin d'Erwan Le Bot (qui réside à l'Hartel'), rencontré lors d'un beau dimanche rue Saint-Malo, qui avait dessiné en 2002 le bas de la rue Portzmoguer, avec le vallon du Moulin-à-Poudre en arrière-plan. Quelle précision, tout y est: l'arrêt du bus "porte de la brasserie" un peu plus bas que le croisement de la rue Portzmoguer avec le bas de la rue Latouche-Tréville et son fameux escalier. Le gymnase Sainte-Anne était déjà bâti. Les maisons à flanc de falaise, mêlées aux anciennes fortifs, sont entourées de plantes tropicales.

    ladislas Boszo, 50 ans au stad'

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  • Boucler la boucle à Londres

     

    Samedi 17 juin 2023 au pub "Hope and Anchor", dans le  nord de Londres (Islington), à Highbury, juste en dessous du nouveau stade d'Arsenal. Dans les années 1970, le pub fut un fief du pub-rock, puis du mouvement punk, de The Clash à 999. Le clip de "One step beyond" y fut tourné. Le lieu est indissociable de noms comme Joy Division ou The Specials. Le label Stiff Records y naquit. Enfin, un coin simple mais légendaire.

    En 1981, le groupe Splodgenessabounds, qui ne parvenait pas à s'y faire servir au comptoir tellement il y avait de monde, écrivit la chanson "deux pintes de bière et un paquet de chips", chanson durant laquelle le chanteur passe moultes fois et en vain commande au barman John et demande "pourquoi vous ne voulez pas me servir", avant que la barmaid à la fin n'annonce la fermeture ("Time, gentlemen!").

    Petite histoire. On est dans l'hiver 1981, un vendredi soir. Tradition brestoise, les p'tits gars de l'ASH sont dans les bars. On est passé chercher Swallow aux Bahamas (pas les îles, le quartier) et la voiture verte a fait route vers le centre. Jean Lasbuth est au volant. Son cendrier déborde de mégots. Ganafoul passe à fond les ballons. On est bien.

    Ce soir-là, et ce n'est pas coutume, la bande s'arrête au Glasgow (aujourd'hui disparu), à droite quand on monte la rue du même nom. Une porte d'entrée vers Saint-Martin. Quelqu'un a dit qu'ils ont des bières bouteilles qu'on ne trouve pas ailleurs. Dans un bar, on tend toujours l'oreille pour voir si la musique est bonne. A cette époque on entendait beaucoup d'OVNI de la chanson, comme "Lucky number" de Lene Lovitch ou la reprise déglinguée de "Money" de Barrett Strong par les Flying Lizards. Et là, une chanson accrocheuse aux paroles simples, sonnant un peu comme The Cure ou Siouxsie, un chanteur à la voix grave, un bruit de téléphone à un moment. C'est "Is Vic there", par Department S. Un de ces innombrables groupes qui n'auront qu'un petit succès. Voilà, c'est tout pour 1981. Mais la petite histoire n'est pas finie.

    Boucler la boucle à Londres

     

    Les p'tits gars de l'AS Harteloire firent maintes incursions à Londres. Ici, Supermac au marché de Berwick Street, Soho, le 18 août 1979. On ne revient pas sur les croisades londoniennes, réelles ou fantasmées. Ce blog les a largement contées.

    Juin 2023. Trente ans après son dernier périple, petit Fulgur est de retour à Londres pour un week-end. Bon, la saison de foot est terminée et les places sont depuis longtemps trop chères, mais on trouve encore des vinyles à petits prix (5 à 10 euros) chez Jock, qui tient un stand, torse poil, sur Brick Lane.

    Oh, la, la, comme la ville a changé. Il y a des immeubles partout en bord de Tamise. Le centre dégueule de touristes. Heureusement, quand on s'en éloigne, les quartiers périphériques restent autant de villages. A un carrefour sur Upper Street, il y a l'Espoir et l'Ancre. Joli nom pour un pub. Et celui-ci est une institution. La faune est bigarrée et accueille sans problème le frenchie hirsute aux cheveux blancs. Les londoniens sont aimables et polis, même quand ils portent un T-shirt de Motorhead ou G.B.H. La pinte est à 5.50 euros environ (la vie n'est donc pas devenue chère partout à Londres). Les toilettes sont à l'étage, comme chez Müller place Guérin. La musique est chouette. Passe encore "Whisky in the jar" de Thin Lizzy, comme une fois par soirée dans tous les pubs du pays. Photos de The Specials sur un mur.

    Ce soir il y a concert dans la salle au sous-sol (12 euros les deux groupes). Allons-z-y voir! Un petit escalier d'une vingtaine de marches. Une niche en bas à gauche, où le caissier a posé sa bouteille de bière sur le guichet. Une porte à droite, et on est déjà dans la salle. Enfin, plutôt une cave, ça paraît tout petit. Un bar minuscule à gauche, et la scène au fond à droite. Pas sûr qu'on puisse y caser 200 personnes. Il y aura la moitié ce soir, moyenne d'âge 50 ans. Au même moment Arctic Monkeys passe à l'Emirates Stadium à deux km de là...

    En entrée, Chris Pope, qui aura eu un petit instant de gloire durant l'été mod de 1979, très en verve avec son t-shirt Lambretta. Bonnes chansons aussi (connues du public qui reprend en choeur). Et ensuite... Department S! 42 ans après le Glasgow, Vic est là!

    Bon, le chanteur n'était pas le même, mais Petit Fulgur a reconnu la chanson. La boucle à Londres est bouclée! (fin de l'histoire)

    Boucler la boucle à Londres

     

    La façade fantastique du stade d'Highbury, antre d'Arsenal, sur Avenell road, un soir de février 1978. Le stade a depuis été abandonné pour l'Emirates Stadium, grande enceinte impersonnelle à 1km plus à l'ouest.

    Boucler la boucle à Londres

     

    Soirée brestoise durant l'hiver 1981: Frank Zappa de passage à Brest! Avec les rideaux Vichy et le lustre de guingois, les historiens ont vite fait de cibler que la scène se déroule à la Gentil'ho. De gauche à droite: Jean Lasbuth (ASH), Tati (du FC Fac de Droit) et Johnny-Frank Zappa. Tout à droite de la photo, en bas, deux membres du "Sport Etudes Bar".

    Boucler la boucle à Londres

     

    En bonus, "pour t'en finir", comme disait Marc ar Moal, une carte postale n°184 de l'édition Masson, intitulée "les halles un jour de marché". Cette photo n'a aucun rapport avec le reste de l'article mais, nos historiens ayant donné leur langue au chat, on lance une bouteille à la mer. Bigre, de quelles halles s'agit-il? La photo date de l'après-guerre, vers 1950. C'est Saint-Martin? Saurez-vous nous aider?

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    "Purée, marre de ce soleil sur Brest. Et l'été vient juste de commencer!"


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  • En route vers la rue d'Saint-Malo!

     

    Les beaux dimanches de la rue de Saint-Malo, par "Vivre la rue"! Ici le dimanche 11 juin 2023 (Rodéo sur scène)

    Ce dimanche, trop de monde aux capucins: l'expo Banksy, et des gamins partout, en trottinette ou planche à roulettes. Des retraités en bande. Fuyons. Soudain, de l'esplanade de la caillitude, cette musique (des guitares?) qui vient comme une kermesse du vallon en contrebas, derrière la porte aux lions: il y a beau dimanche rue Saint-Malo! Chouette! Il est déjà 18 heures mais il y a encore moyen de passer du bon temps ("et d'avoir du goût").

    Descente par l'escalier du "Trou", là où se trouvait l'ancien bar, au XXème siècle. Et caisse-guérite en bas d'la rue. "On donne toujours ce qu'on veut?", on demande. "Ah non, maint'nant c'est 6 euros". (un papier détaille la somme des frais dus par l'association aux groupes du jour et aux intermittents). Bon, on pensait donner plus. Mais ça partira à la buvette.

    On peut acheter son verre 1.50 euros (et on le garde), ou alors on a un verre consigné. On change ses euros en Eureux (c'est le Brittxit), la monnaie locale en billets. Pour 3 euros, on a une mousse blonde ou ambrée, qu'on va chercher à la taverne: il y a une barmaid genre Siouxsie (souriante), et un druide (on peut aussi boire des boissons sans alcool, c'est pas la rue d'la soif). Les toilettes sont derrière le bâtiment, contre la falaise. Il y a une toilette à la truc, un trou entre les rochers. Et une cabane pour les filles.

    En route vers la rue Saint-Malo!

    Les Monty Picon, le dimanche 9 juillet 2023: un manifeste "on veut être heureux -ses!" affiché sur le mur derrière la scène, et un rock musette (ce n'est pas péjoratif!) désalternatif!

    En route vers la rue Saint-Malo!

    Dimanche 16 juillet 2023: Bal Floch rue Saint-Malo avec les chanteuses Sarah et Géraldine: biguine, valse argentine, airs de Cabo Verde, bulles de savon, trois gouttes de pluie et deux rayons de soleil.

     

    En route vers la rue d'Saint-Malo!

     

    "Hey bulldog"! (Beatles)

    Bon, étant un peu tard, on a manqué les Trashbirds (ou Crashbirds) qui faisaient dans le dirty-rock. Mince. Les "Rodéo" sont sur scène. Le chanteur a une chemise psychédélique qui fait de l'effet. Il chante en Français, avec un phrasé excellent. Et puis joue de l'orgue électrique.Dans une chanson, il raconte qu'il "vit dans la forêt", et c'est bien. Reprise de "Tombe la neige" de Salvatore sous le soleil de juin, pari osé et gagné. Pas mal de dérision, tout ce qu'on aime. Bonne ambiance dans la rue. Mireille sourit. Daphnée passe dire bonjour. Un gars passe avec un maillot du Celtic Glasgow. Tiens voilà Willy (PL Guérin), avec Anne. Il porte un maillot de West-Ham (c'est comme ça qu'on l'a reconnu, le Will). Ils sont venus voir Matador 80, un groupe de Crozon. Alors, voyons!

    Une journaliste du "Parisien" couvre l'événement: elle va avoir du grain à moudre! Matador 80 attaque, et c'est du rock bien serré, un peu "à la brestoise" années '80. Le chanteur est un personnage attachant (comme le guitariste, il est originaire de Brest). Il avoue qu'il ne chante pas vraiment. Et alors? Fan des Stooges et du MC5, il parle du premier album de Dr Feelgood ("Down by the jetty", en mono), et des Undertones ("my perfect cousin"). Ah, c'est sûr, on a de quoi causer. C'est du pointu! Et on finit en bénissant "George Best" par La Lucha Libre: "We know who you are, George!". Ah, ça fait du bien de parler de choses essentielles! Le guitariste de Matador 80 est à l'unisson, qui confirme qu'ils sont soudés "comme un gang". On ira les revoir.

    Les derniers Eureux ont été posés sur le comptoir. La taverne a dit "on ferme!". Vers 21h, on a quitté la ruelle par le haut, au sens propre et au sens figuré. Beau dimanche rue Saint-Malo, fierté de la ville.

    En route vers la rue d'Saint-Malo!

    En route vers la rue d'Saint-Malo!

     

    Carte n°22 de la collection de la rue de Saint-Malo (photo Jean-Michel Baudry). La carte a été achetée dans la rue, évidemment

    En route vers la rue d'Saint-Malo!

     

    Carte n°14 de la collection: "petite histoire d'un rejet. Des siècles de malédiction". Photo de François Gautron. Texte de Jean-Luc Germain (journaliste au Télégramme): "1692 - Si la rue Saint-Malo n'existe pas encore (elle aurait été aménagée avant 1750), une carte évoque un chemin rural qui pourrait en être l'embryon. Il est parcouru par un ruisseau qui obligea à surélever le bas de la venelle. 1736 - Ouverture d'un nouveau refuge (dont le terrain entouré de hauts murs est aujourd'hui propriété militaire et longe la rue Saint-Malo). 1782 _ Le 10 février, la belle Tamisier, internée là pour sa vie de débauche, met le feu aux bâtiments. 31 femmes dont 4 religieuses périssent dans les flammes.

    Gourmande Marine (1800-1810): le préfet maritime Cafarelli s'attache enfin à la restauration du port et au nettoyage de la Penfeld. L'élargissement des quais, la mise en chantier de la plate-forme n°3 de Pontaniou, contribuent à marginaliser un peu plus Recouvrance et la rue Saint-Malo. 1828: un élu de l'époque constate que, si la population d'ouvriers, de marins, de militaires s'entasse dans les vieilles rues du quartier, l'occupation de l'est de la rue Saint-Malo reste l'exception.

    A partir de 1857: les travaux du port exigent l'acquisition par la Marine de terrain supplémentaire. Une ouverture de nouvelle rue, entraînant la fermeture d'une autre: le passage de la venelle Saint-Malo. Jusqu'à la dernière guerre les lieux accueilleront quantité de matelots et garderont une réputation qui tient en addiction de l'alcool, de filles et de tarifs peu élevés"

    En route vers la rue d'Saint-Malo!

     

    Carte n° 15 de la collection (photographie François Gautron et texte de Jean-Luc Germain): "1944: les bombardements alliés anéantissent toute la rue sauf... les 100 derniers mètres qui existent aujourd'hui. Miraculeusement intacts a-t-on envie de dire, alors que cela ne fera que contribuer à la marginalisation, "comme si tout Brest était contre cette ruec cette saleté, cette blessure. Comme si le peu qui reste de la ville devait être détruit pour oublier", explique Ramin Fardad.

    Au fur et à mesure des ans les maisons du quartier n'accueilleront plus que les eaux de pluie, la moisissure, quelques paumés, des personnes âgées ou des couples peu fortunés qui vécurent là jusque dans le années 1950.

    L'eau courante, qui n'arrive toujours pas dans le bas, et le gaz sont installés puis retirés au fur et à mesure des abandons.

    Dans les années 1970, diverses associations s'y installent, autrefois les néonazis, aujourd'hui les anarchistes ou l'association Vivre la Rue.

    1989: installée au n°17, cette dernière a pour ambition de créer un site d'artistes et des animations culturelles. Sa présence a engendré "Vivre à Pontaniou", une contre-association de riverains. Jusqu'au-boutistes et volontiers polémiques, ces deux organismes ont peut-être involontairement accéléré le funeste destin de ce morceau de quartier. Sera-t-il dévoré par un projet d'urbanisation moderne? Quelle fin cruelle pour une rue qui, malgré les soucis, s'est battue des siècles durant pour imposer son identité et faire disparaître voici peu la particule aristocratique qu'elle n'avait rien fait pour mériter. Devenir enfin et pour toujours... la rue Saint-Malo.

    Et c'est là que l'aventure commence!"

    (ce texte a 25 ans, et "Vivre la Rue" porte toujours aujourd'hui, de façon formidable, et son nom, et son rêve. Ce n'était pas une mince affaire).

     

    En route vers la rue d'Saint-Malo!

     

    Autocollant Vivre la Rue 2023

    En route vers la rue d'Saint-Malo!

     

    Durant le mois de juin, il y a l'expo Banksy au bout de la rue, en haut (aux capucins)

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  • En route vers la foire aux croûtes!

     

    Samedi 20 mai 2023 à la foire aux croûtes de la place Guérin. Plein soleil et tonnerre de fanfares

    La foire aux croûtes qui s'installe place Guérin, c'est un peu comme le vieux cirque qui arrive en ville. C'est coloré, joyeux, bruyant, un poil de guingois, on y voit toujours des scènes improbables. Sous le soleil, mine de rien c'est mieux (certains diront que, passé 22 heures, un brouillard peut envahir la place). Les années passent, les têtes changent, l'esprit demeure (on ne va pas vous raconter ce qui fait le charme décalé du lieu. Juste que c'est un peu La Butte aux Cailles transbahutée à Saint-Martin).

    On était des p'tits gars de l'Hartel', pas de Saint-Martin. Mais, puisque le PL Guérin jouait sur le même stade que les gamins du lycée bleu (le stade Foch, aka "Maracanar" ou le "Larzac ground"), à la fin des années 1970, on a été quelques uns de l'ASH à signer dans la section foot du grand club de Saint-Martin alors entraîné par Raymond Foustoul (siège à Kerigonan): Le vieux sorcier Yvinec, Marius Gouton, Fulgur Kervern, Choco Léon et Debe Castel. Et ce fut là une des meilleures décisions de notre vie (certains en firent leur fief des années durant). Car signer au PL Guérin nous entrouvrit les portes des mystères de Saint-Martin! 

    Les footeux du PL Guérin, du Chef Bourhis à Guy L'Héréec en passant par les frères Jouan ou Popaul Quérel, fréquentaient surtout Chez Dédé (actuel Dubliners dans la descente vers Kerinou), le Pourquoi-pas en haut de la rue de Glasgow ("chez Eusen", spectacle assuré), et La Rhumerie en fin de soirée (la Rhum' fermait une heure plus tard). Les étudiants, c'était déjà les Fauvettes. Le seul bar qu'on fréquentait des fois sur la place Guérin même, c'était le Triskell (il se trouvait sous la pub "Byrrh" qu'on voit encore, décrépie, en façade).

    En route vers la foire aux croûtes!

     

    Quelques tickets d'entrée à la foire aux croûtes. Pas d'inflation place Guérin: les années passent, les sponsors demeurent fidèles, et l'entrée pour les chapiteaux reste à 1 euro!

    Au Triskell, il y avait une atmosphère incomparable. Au début des années 1990, Anne Smith avait peint la place Guérin et exposait à la foire aux croûtes. Il y avait ce tableau fantastique du Triskell: il évoquait un soir pluvieux sur la place, des teintes rouges malgré tout, mais le bar brillait de lumières orange et jaunes, on devinait des gens de tous les âges qui parlaient (sans doute fort), on croyait entendre la musique, on avait envie d'y être, immédiatement. Il semble qu'au premier plan il y avait une fille portant un parapluie. On a failli acheter le tableau (il n'était pas si cher que çà). Mais nos poches étaient percées à l'époque, alors on l'a laissé derrière nous. Anne Smith est ensuite rapidement devenue artiste renommée. C'était l'évidence.

    En route vers la foire aux croûtes!

     

    Superbe carte postale de la place Guérin arrondie, par Teramed. Tout y est, de la figure de Miossec à la vieille pub Byrrh

    En route vers la foire aux croûtes!

     

    Photo émouvante du début des années 1990: le club des pétanqueurs de Saint-Martin, dont le siège était aux "Caves Saint-Martin". Les licenciés s'en allaient au repas de fin d'année à La Roche-Maurice

    A la fin des années 1980, la section foot seniors du PL Guérin a disparu. Fin d'une époque. Longtemps le président Rannou a arpenté le plancher des chapiteaux de la foire aux croûtes. Les supporters chevelus, qui beuglaient "à bas la calotte!", "chope le renard!" quand Guérin affrontait l'Etoile Saint-Laurent C, ont à présent les crins blancs. LVS nous manque. Mais à chaque pont de l'Ascension reviennent les flon-flons, les fanfares, les concerts, les gobelets en carton et nos chères vieilles croûtes. Et le petit peuple de la place Guérin, zone à défendre, vient prendre le soleil.

    Cette année on est revenu avec un cachalot vert.

    En route vers la foire aux croûtes!

     

    Chez Müller! (superbe carte postale par Fabienne Léon illustrations. Dans la même collection, tous les établissements de la place Guérin). Chez Müller, il y a derrière le comptoir un calendrier avec Kenny Dalglish , un maillot des Boston Celtics et une écharpe des ultras brestois punaisés sous l'escalier (les toilettes sont à l'étage). Et on y passe Social Distortion à 2 heures de l'après-midi, histoire de tenir les sens en éveil!

    En route vers la foire aux croûtes!

     

    Quelques cartes de visite glanées çà et là (cette année, sauf Alice Roy). Les peintures de Sophie Cousineau étaient extraordinaires. Mais il y avait aussi des graveuses, des illustratrices, des "créatrices de rires et de merveilles". Vu, inscrit sur un t-shirt:  "si à 50 ans t'as pas fait la foire aux croûtes, t'as raté ta vie"

    En route vers la foire aux croûtes!

     

    On termine par deux cartes glanées en face de chez Müller, dont on a omis de noter le nom des auteurs (mince on s'en veut, j'espère qu'ils pardonneront à ce petit blog). Elles illustrent un peu l'esprit de la foire aux croûtes. Les alligators sont signés DM. Madame domino ci-dessous vaut aussi son pesant de cacahuètes!

    En route vers la foire aux croûtes!

     

    "A bientôt les gusses"

    Ladislas Boszo, en terrasse sur la place, bière ambrée sous les arbres

    ladislasboszo.eklablog.com

    ("La légende de l'ASH")


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  • En route vers la piscine Foch!

     

    Vue de Brest vers 1964 (la piscine Foch, au fond avant le pont du Bouguen, est en construction). Au premier plan, l'hôpital Morvan bien sûr (Exodus a fait remarquer que les paysagistes du jardin de l'hôpital avaient dessiné "le cri" de Munsch, de traviole vers la droite, et on ne peut que valider). Le gymnase Foch est déjà en place! (détruit fin des années 2010, et rebâti). Si le lycée bleu de l'Harteloire étend sa longue architecture sur trois étages, le stade Foch est encore en friche. Il sera plus tard ceint d'une piste d'athlétisme, et accueillera un terrain de foot pour différents clubs, dont le PL Guérin (grand club de Saint-Martin), et les p'tits gars de l'AS Harteloire, l'équipe du lycée, de 1976 à 1978.

    On est allé à Tréornou l'aut' fois, on va partir ce coup-ci vers la piscine Foch (on est à Brest). C'est en 1951 que la mairie va valider le projet. Les travaux vont démarrer en mai 1963 seulement et s'achever en décembre 1965. La piscine Foch, c'est encore le bébé d'Alberto Cortellari (voir l'article sur Tréornou). Son fils Jacques, peintre remarqué (décédé vers 2005 et dont la vente de l'atelier du peintre attira le tout-Brest), est l'auteur de la fresque que l'on trouve façade ouest. Bon, Foch est un bunker de béton, avec une entrée en demi-lune allongée. Une institution dans la ville, rien que pour la natation du BAC. Après, il y a eu des concerts dans le bassin... Et la piscine a été rénovée en 2012.

    Mais revenons aux années 1973-1975, avec le journal de la petite fille du rond rouge:

    "On partait du square à Kerhallet pour une autre piscine: Foch, olympique pour nous! Hervé, voisin du 4ème étage, pitre, casse-cou, marchait quelques mètres sur le parapet du pont du Bouguen et me faisait peur...

    J'aimais bien les gradins en béton de cette piscine qui donnaient une belle vue plongeante sur les bassins. Il y avait de la buée et l'odeur du chlore était enivrante!

    A la sortie, des distributeurs, sans sucreries comme aujourd'hui, mon régal un sandwich-baguette au pâté! Et demi-tour vers Bellevue, on marchait, courait, on se dépensait beaucoup physiquement. Probablement, quelques bonbons à Kerbernier, il faut changer de boulangerie pour découvrir les nouveautés!

    Le soir une soupe aux légumes avec des oignons entiers, berk! Un cassoulet W-S, une boîte 4/4 pour cinq (on mangeait peu!), une banane."

     

    En route vers la piscine Foch!

     

    Le pont du Bouguen (officiellement "Robert Schuman"), commencé lors du glacial hiver 1962, et terminé en 1963. Il portera longtemps le triste surnom de "pont des suicidés". Et puis on va en consolider les balustrades, sécuriser les piétons. On l'appelle aussi dorénavant le pont bleu.

    En route vers la piscine Foch!

     

    Vue du pont du Bouguen enjambant le val du Moulin-à-Poudre, vers 1970. Au premier plan en bas, l'école Sainte-Anne (qui deviendra mixte vers 1976). Le vallon du Moulin-à-poudre, c'est encore un petit coin de campagne avec un ruisseau. Il y avait le restaurant ouvrier "le bois de Boulogne" sous le pont. Vous avez vu ces maisons sur les terrains en espalier, sous les fortifs (elles existent encore, avec quelques palmiers)? On voit presque la baraque de la mère Biquette, à gauche, au-dessus de la rue du Bouguen.

    "A propos de bananes, un jour mon petit frère fut envoyé à B2 faire les courses, avec pour mission d'acheter cinq bananes, à l'époque étiquetées, pesées et suspendues par un crochet-plastique sur une étagère en métal. Il n'a pas fait mieux que de décrocher les bananes en trop, mais en payant le tout!"

     

    En route vers la piscine Foch!

     

    Bonus! (rien à voir avec la piscine Foch!). Vous connaissez l'application "Mon petit gazon", où l'on peut créer une équipe, choisir ses joueurs et disputer un championnat? Ce jeu a connu un immense succès durant les mois de confinement Covid-19. Eh bien, en 2016, un club naquit dans le pays pagan, faisant de l'ombre à celui de Guissény et au FC de la Côte des légendes: le Boutrouilles Wanderers  FC! Grosse blague, me direz-vous. Quoique... Figurez-vous que certains affirment avoir vu-de-leurs-yeux-vu le stade du Pré Salé, au détour d'un virage entre Ménéham et Boutrouilles, derrière un gros rocher rond. Sur le dessin, il semble que l'adversaire soit les Pringles du Koréjou-Plouguerneau, un vrai derby de la côte nord. A Kerlouan que c'est!

    "A bientôt que c'est",

    Ladislas Boszo, comptoir du Grabuge à Recouvrance

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