• En route vers la rue Saint-Malo!

    En route vers la rue d'Saint-Malo!

     

    Les beaux dimanches de la rue de Saint-Malo, par "Vivre la rue"! Ici le dimanche 11 juin 2023 (Rodéo sur scène)

    Ce dimanche, trop de monde aux capucins: l'expo Banksy, et des gamins partout, en trottinette ou planche à roulettes. Des retraités en bande. Fuyons. Soudain, de l'esplanade de la caillitude, cette musique (des guitares?) qui vient comme une kermesse du vallon en contrebas, derrière la porte aux lions: il y a beau dimanche rue Saint-Malo! Chouette! Il est déjà 18 heures mais il y a encore moyen de passer du bon temps ("et d'avoir du goût").

    Descente par l'escalier du "Trou", là où se trouvait l'ancien bar, au XXème siècle. Et caisse-guérite en bas d'la rue. "On donne toujours ce qu'on veut?", on demande. "Ah non, maint'nant c'est 6 euros". (un papier détaille la somme des frais dus par l'association aux groupes du jour et aux intermittents). Bon, on pensait donner plus. Mais ça partira à la buvette.

    On peut acheter son verre 1.50 euros (et on le garde), ou alors on a un verre consigné. On change ses euros en Eureux (c'est le Brittxit), la monnaie locale en billets. Pour 3 euros, on a une mousse blonde ou ambrée, qu'on va chercher à la taverne: il y a une barmaid genre Siouxsie (souriante), et un druide (on peut aussi boire des boissons sans alcool, c'est pas la rue d'la soif). Les toilettes sont derrière le bâtiment, contre la falaise. Il y a une toilette à la truc, un trou entre les rochers. Et une cabane pour les filles.

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    Les Monty Picon, le dimanche 9 juillet 2023: un manifeste "on veut être heureux -ses!" affiché sur le mur derrière la scène, et un rock musette (ce n'est pas péjoratif!) désalternatif!

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    Dimanche 16 juillet 2023: Bal Floch rue Saint-Malo avec les chanteuses Sarah et Géraldine: biguine, valse argentine, airs de Cabo Verde, bulles de savon, trois gouttes de pluie et deux rayons de soleil.

     

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    "Hey bulldog"! (Beatles)

    Bon, étant un peu tard, on a manqué les Trashbirds (ou Crashbirds) qui faisaient dans le dirty-rock. Mince. Les "Rodéo" sont sur scène. Le chanteur a une chemise psychédélique qui fait de l'effet. Il chante en Français, avec un phrasé excellent. Et puis joue de l'orgue électrique.Dans une chanson, il raconte qu'il "vit dans la forêt", et c'est bien. Reprise de "Tombe la neige" de Salvatore sous le soleil de juin, pari osé et gagné. Pas mal de dérision, tout ce qu'on aime. Bonne ambiance dans la rue. Mireille sourit. Daphnée passe dire bonjour. Un gars passe avec un maillot du Celtic Glasgow. Tiens voilà Willy (PL Guérin), avec Anne. Il porte un maillot de West-Ham (c'est comme ça qu'on l'a reconnu, le Will). Ils sont venus voir Matador 80, un groupe de Crozon. Alors, voyons!

    Une journaliste du "Parisien" couvre l'événement: elle va avoir du grain à moudre! Matador 80 attaque, et c'est du rock bien serré, un peu "à la brestoise" années '80. Le chanteur est un personnage attachant (comme le guitariste, il est originaire de Brest). Il avoue qu'il ne chante pas vraiment. Et alors? Fan des Stooges et du MC5, il parle du premier album de Dr Feelgood ("Down by the jetty", en mono), et des Undertones ("my perfect cousin"). Ah, c'est sûr, on a de quoi causer. C'est du pointu! Et on finit en bénissant "George Best" par La Lucha Libre: "We know who you are, George!". Ah, ça fait du bien de parler de choses essentielles! Le guitariste de Matador 80 est à l'unisson, qui confirme qu'ils sont soudés "comme un gang". On ira les revoir.

    Les derniers Eureux ont été posés sur le comptoir. La taverne a dit "on ferme!". Vers 21h, on a quitté la ruelle par le haut, au sens propre et au sens figuré. Beau dimanche rue Saint-Malo, fierté de la ville.

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    Carte n°22 de la collection de la rue de Saint-Malo (photo Jean-Michel Baudry). La carte a été achetée dans la rue, évidemment

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    Carte n°14 de la collection: "petite histoire d'un rejet. Des siècles de malédiction". Photo de François Gautron. Texte de Jean-Luc Germain (journaliste au Télégramme): "1692 - Si la rue Saint-Malo n'existe pas encore (elle aurait été aménagée avant 1750), une carte évoque un chemin rural qui pourrait en être l'embryon. Il est parcouru par un ruisseau qui obligea à surélever le bas de la venelle. 1736 - Ouverture d'un nouveau refuge (dont le terrain entouré de hauts murs est aujourd'hui propriété militaire et longe la rue Saint-Malo). 1782 _ Le 10 février, la belle Tamisier, internée là pour sa vie de débauche, met le feu aux bâtiments. 31 femmes dont 4 religieuses périssent dans les flammes.

    Gourmande Marine (1800-1810): le préfet maritime Cafarelli s'attache enfin à la restauration du port et au nettoyage de la Penfeld. L'élargissement des quais, la mise en chantier de la plate-forme n°3 de Pontaniou, contribuent à marginaliser un peu plus Recouvrance et la rue Saint-Malo. 1828: un élu de l'époque constate que, si la population d'ouvriers, de marins, de militaires s'entasse dans les vieilles rues du quartier, l'occupation de l'est de la rue Saint-Malo reste l'exception.

    A partir de 1857: les travaux du port exigent l'acquisition par la Marine de terrain supplémentaire. Une ouverture de nouvelle rue, entraînant la fermeture d'une autre: le passage de la venelle Saint-Malo. Jusqu'à la dernière guerre les lieux accueilleront quantité de matelots et garderont une réputation qui tient en addiction de l'alcool, de filles et de tarifs peu élevés"

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    Carte n° 15 de la collection (photographie François Gautron et texte de Jean-Luc Germain): "1944: les bombardements alliés anéantissent toute la rue sauf... les 100 derniers mètres qui existent aujourd'hui. Miraculeusement intacts a-t-on envie de dire, alors que cela ne fera que contribuer à la marginalisation, "comme si tout Brest était contre cette ruec cette saleté, cette blessure. Comme si le peu qui reste de la ville devait être détruit pour oublier", explique Ramin Fardad.

    Au fur et à mesure des ans les maisons du quartier n'accueilleront plus que les eaux de pluie, la moisissure, quelques paumés, des personnes âgées ou des couples peu fortunés qui vécurent là jusque dans le années 1950.

    L'eau courante, qui n'arrive toujours pas dans le bas, et le gaz sont installés puis retirés au fur et à mesure des abandons.

    Dans les années 1970, diverses associations s'y installent, autrefois les néonazis, aujourd'hui les anarchistes ou l'association Vivre la Rue.

    1989: installée au n°17, cette dernière a pour ambition de créer un site d'artistes et des animations culturelles. Sa présence a engendré "Vivre à Pontaniou", une contre-association de riverains. Jusqu'au-boutistes et volontiers polémiques, ces deux organismes ont peut-être involontairement accéléré le funeste destin de ce morceau de quartier. Sera-t-il dévoré par un projet d'urbanisation moderne? Quelle fin cruelle pour une rue qui, malgré les soucis, s'est battue des siècles durant pour imposer son identité et faire disparaître voici peu la particule aristocratique qu'elle n'avait rien fait pour mériter. Devenir enfin et pour toujours... la rue Saint-Malo.

    Et c'est là que l'aventure commence!"

    (ce texte a 25 ans, et "Vivre la Rue" porte toujours aujourd'hui, de façon formidable, et son nom, et son rêve. Ce n'était pas une mince affaire).

     

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    Autocollant Vivre la Rue 2023

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    Durant le mois de juin, il y a l'expo Banksy au bout de la rue, en haut (aux capucins)

    ladislasboszo.eklablog.com


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