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Par fulgur29 le 29 Novembre 2023 à 19:58
Couverture de la BD "La vedette", par Malo Louarn, parue en 1982 aux éditions du Dragon. Malo Louarn donnait son adresse en fin d'album et demandait de joindre un chèque de 30 francs pour qui souhaitait l'acquérir.
Mince, c'est dans le dernier Rock'n'Folk qu'on a appris que le dessinateur Malo Louarn (né en 1949) s'en était allé le 5 novembre 2023. Et ça nous a fait un pincement... Car, en 1981 ("Le candidat") et 1982 ("La vedette"), après avoir fréquenté "l'atelier de Rennes" de Fournier (qui avait repris "Spirou et Fantasio" après Franquin) il avait publié deux BD bretonnes devenues cultes, avec un dessin enthousiasmant, et un "incorrigible esprit celtique: anarchie, insoumission, individualisme, et toujours cette horripilante manie d'échapper aux structures et de tourner en dérision les fondements mêmes du pouvoir" (citation tirée de la couverture de fin du "Candidat").
"Le candidat" était dessiné en noir et blanc. Réjouissante histoire du candidat Dupont à l'élection, qui jette de vrais billets du haut d'un gratte-ciel et sa phrase: "les amis, c'est où qu'il est le pognon? Dans la poche des patrons!". Epoque Coluche...
Suit en 1982 "La vedette" (en couleurs), dont le journal de l'AS Harteloire s'inspira pour de nombreux dessins, tant l'attitude des footballeurs en action collait à la réalité (voir la planche plus bas). Malo Louarn semblait dessiner vite. On adorait sa façon de "croquer" un stade de foot (la couverture de "la vedette"). On pensait qu'il s'inspirait du stade de la route de Lorient à Rennes. Les aventures de l'Olympic FC se poursuivront avec le "canonnier de Vodkagrad", dans la même veine. Ensuite, Malo Louarn dessinera la série "Rona" dans Ouest-France. Il vivait à Argol. On garde ses BD précieusement, comme un fan de rock un vieux Flamin' groovies.
Planche 39 de "La vedette"! Formidable.
Malo Louarn et Gégé dans l'émission "le dessin du samedi" sur FR3 en 1981
"Cocktail", par Tramber le Morlaisien
Puisqu'on est parti pour causer un peu de BD, comment ne pas évoquer Tramber, l'auteur de Comte Hubert! Ici, on l'a connu il y a un quart de siècle en se baladant sous le viaduc de Morlaix. Il semble qu'il y avait toute une boutique (une devanture au moins) qui lui était dédiée. On avait acheté des cartes postales bretonnes pas piquées des hannetons, avec son style qui dépoussiérait les clichés habituels (les bretons dans les bars, les femmes fortes têtes ou sardines de bar, les marées noires, les gendarmes à l'affût des infractions...) tout en forçant joyeusement les traits.
Tramber, pour ceux qui s'en souviennent, était l'auteur du rat de banlieue Kebra dans "l'Echo des savanes". Ou c'était "Fluide glacial"? Quand il dessine la côte bretonne et son Plégastel, on imagine Plougasnou. Sa Bretagne, en bon Morlaisien, c'est le Trégor. Bon, il peut pousser jusqu'à Brignogan ou jusqu'au port de Lorient ou Brest (il aime les ports et les bateaux rouillés). Les deux dessins publiés ici, très "années 70" et nostalgiques à souhait, sont jolis reflets de son talent. Les personnages ont des têtes d'animaux, comme dans "Canardo", les détails sonnent juste. Tramber, quel talent!
Une prochaine fois on vous ressort une carte postale ou deux achetée dans l'temps à Montroulez (elles sont dans une boîte à biscuits en fer, et on n'arrive plus à la retrouver).
"Breizh blues" par Tramber, dans "Trop Breizh!"
"Annie du Carpon donne à manger aux étourneaux" en bas de la venelle aux poules.
Ouh, la transition est difficile! On termine avec quelques dessins de la "chronique d'Annie du Carpon", une fille un rien singulière du quartier de Recouvrance, que l'on retrouvera sans doute cet hiver, à moins qu'elle n'hiberne. Des gens du quartier nous ont assurés ne jamais l'avoir croisée. Et pourtant, elle a ramené un magazine "Strange" de la dernière brocante rue Saint-Malo, et y fera un tour lors de la prochaine, le 10 décembre. Mais non, elle ne lave pas son linge au lavoir...
"Querelle entre Annie du Carpon et Sheridan le gros chat de la ruelle-en-pente, à propos de Michel Sardou"
"Annie du Carpon, un peu perchée, dans la venelle aux poules. Elle a fait la paix avec Sheridan, le gros chat". En fait, elle se prend pour Kim Fowley sur le revers de pochette du disque "International heroes".
Cantine solidaire à la librairie Sapristi de Recouvrance, le vendredi 24 novembre 2023
Pour finir à Recouvrance, il y avait de la lumière l'autre vendredi à la librairie "Sapristi", bien placée entre les bars emblématiques "Ty-Kall" et "Le grabuge". C'était Cantine solidaire, un accueil des plus sympas, poulet à l'africaine, et une vraie DJ enthousiaste qui passait d'Aretha Franklin au "fou chantant" sans sourciller. Passez le message: il y a de la lumière à Recoucou! Annie du Carpon a confirmé sur Facebook sa présence aux Marinades de décembre. Pas le pardon de Kerango', mais presque!
Bonus! Une photo de foot comme ça, pour le plaisir. Elle était punaisée sur le mur de la chambre de Petit Fulgur, dingue de foot anglais. Le gardien, c'est Jimmy Rimmer (Arsenal). Match QPR-Arsenal de 1976. Le foot d'avant...
But ou pas but? Pas de VAR à l'époque. Pas but!
Autocollant vintage du Mélody
"Sioux soune"
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Ladislas est au comptoir du Grabuge, à gauche en entrant (il n'a pas de casquette, ne confondez pas). Il boit une pinte de bière ambrée...
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Par fulgur29 le 16 Octobre 2023 à 21:43
La rue Latouche-Tréville il y a un siècle!
On avait promis qu'on terminerait la balade dans le Brest d'antan (voir l'article précédent) par le quartier de l'Harteloire, sûrement pas le plus beau ni le plus pittoresque de la ville, mais ce blog est celui des p'tits gars de l'Hartel', alors voici un dessin qui interpelle et mérite quelques commentaires.
D'abord, le grand merci va à Jean Le Goualch, qui fut un enfant de l'Harteloire lui aussi, né dans les années 1920, et a fait paraître des livres passionnants sur le vieux Brest. Dans l'un deux, une photo de la rue Latouche-Tréville (et non pas "La dégaine très urbaine", blague de l'époque) où il habitait, et dont est complètement inspiré ce dessin. Jean Le Goualch disait que sa chambre était celle d'où une couverture pend à la fenêtre.
Gros plan sur le quartier de l'Harteloire circa 1976-1983: zoomez en haut à gauche!
On n'a rien changé à la photo. Vous me direz (si vous connaissez l'Harteloire): "mais où est-on? Je ne reconnais rien."
Rien d'étonnant. Ce carrefour existe toujours: ici la rue Latouche-Tréville croise la rue Lannouron. Et la rue descend en pente raide jusqu'au bas de la rue Portzmoguer, près de la porte de la Brasserie, tout en bas. Les grands escaliers n'existaient pas. Le quartier en pente sera surélevé après guerre. On arrête là avec les considérations historiques en signalant juste deux choses: au début du siècle, il y avait le lycée Saint-Louis à la place de la gendarmerie de l'Harteloire (depuis détruite aussi, sauf sa façade), et la caserne Fautras à la place du lycée de L'Harteloire.
Les escaliers de la rue Latouche-Tréville en 2006
Alors, si l'on regarde le dessin et qu'on se place vers 1977, il y a la boucherie Cueff à l'emplacement de l'enseigne "Louarn". Et, plus haut côté gauche dans la rue (hors champ), on retrouverait la boulangerie Méar, où les écoliers, écolières, lycéens, lycéennes de Sainte-Anne et de l'Harteloire venaient acheter (et parfois chiper) des bonbons. Encore plus haut, non loin du grand escalier de granit du lycée de l'Harteloire, le bar Le Campus, avec son arrière-salle aux effluves de tabac, de vieux cuir, de cabigs humides et de patchouli. Le bar le Record, repaire des animaux sauvages, se trouvait quelques mètres encore plus haut, rue de l'Observatoire (vous le situez sur cette carte d'amateur?).
Dernière chose sur le dessin du vieux Brest: on n'a pas pu s'empêcher de glisser un anachronisme. En effet, trois gamins de l'Harteloire devisent au carrefour, à l'endroit même où ils traînaient après l'école vers 1977, contre le muretin et la grille de la gendarmerie, en fumant une clope. Les historiens ne savent pas exactement de quoi ils pouvaient parler. A 70% de foot (de l'ASSE, du SEC Bastia et de QPR). Il est aussi question de catch, et d'un combat à venir entre le dénommé Zarak et Monsieur Montréal. Une blague de Coluche ou de Pierre Péchin ("J'vais t'dire, Albert..."), deux "c'est valab'" et un "mort de rire"... L'un partira vers la rue du Bouguen, l'autre vers la rue Rémi Coppin. En fin d'article, on va les retrouver rue Portzmoguer...
On ne revient pas ici sur le bar "Chez Belda", point névralgique du quartier et sponsor de l'AS Harteloire dans les tournois inter-bars aux merveilleux souvenirs. Les souvenirs du lycée ont été aussi évoqués en mars dernier dans l'article "le grand retour au lycée bleu". On essaie de ne pas trop radoter (même si on radote, c'est obligé...)
"Chez Tintin" en avril 1995, au croisement des rue de l'Harteloire et Lannouron
Le foyer du lycée de l'Harteloire vers 1973-1974
Vous vous souvenez, les anciens, du foyer dans la cour, près du parking des vélos (pliants ou non) et mobylettes (Peugeot 102, 103, 104, Flandria, Solex, Honda amigo, Motoconfort, l'AV 88 de Motobécane ou Mobyx, Ciao, Cady et Comète 4). Les historiens pensent reconnaître un prof sur le dessin!: M. Sévellec?
Les 4ème 3 du lycée bleu de l'Harteloire saison 1972-73.
Les historiens disent que la prof de Français était Mme Rozenn, rue du Télégraphe. On ne donne pas de nom. Il y a Momo Cam, et Bobosse Bossénec, c'est sûr.
Cérémonie d'ouverture des révisions du Superbac 1978 rue Portzmoguer, avant le lancer des oeufs frais.
Petit Fulgur va prononcer le discours de la fenêtre de sa chambre. Dragan, Debe et président Jack sur le trottoir d'en-face...
Collector: le message du trésorier Kermit, annonçant sa probable venue au banquet de l'ASH en 1979
C'est tout pour aujourd'hui. Ah non, une dernière remarque. Le quartier de l'Harteloire est à présent ultra bétonné à l'emplacement de l'ilot de l'ancienne gendarmerie. Y z'auraient pu mieux faire...
Ladislas Boszo, au comptoir du Spot-Grill, rue Lannouron.
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Par fulgur29 le 12 Octobre 2023 à 12:24
Le onze de l'AS Harteloire le mercredi 19 octobre 1977 (il y a 46 ans) au stade du Petit Kerzu. L'ASH allait perdre ce match amical 11-3 (mi-temps 5-2) devant 18 spectateurs non payants. Debout, de gauche à droite: Flash VIGNON, Buto PAVY, Jack CLOITRE, Winnie ROLLAND, DE MESENSTOURME. Accroupis, de gauche à droite: Marius GOUTON, Debe CASTEL, Fulgur KERVERN, Dragan BROSSEL, Supermac LE GUEN, Fred Bomber PHILLIPS
Bon. Cela faisait quelque temps qu'on n'avait pas reparlé des p'tits gars de l'Hartel'! Que se passait-il à l'ASH, dans les couloirs du lycée bleu, il y a 46 ans? Le 1er octobre, l'association nommait son nouveau comité directeur: Jack Ranchère président, Jimmy Poncey vice-président et président du club des supporters, Dominique Hamelet secrétaire (tous Terminale A). Pivoine Déniel (Terminale B) trésorier.
Les historiens notent qu'il y a des frictions pour désigner la composition de l'équipe pour le premier match de championnat contre le lycée Suscinio de Morlaix. Le 20 octobre, deux réunions sous le préau (de 11h à midi et de 16h à 17h) sont infructueuses. En fait, les "scientifiques" (séries C et D) et les "littéraires" (séries A et B) défendent leurs pions. Horaces contre Curiaces? Thalès contre Pythagore?
Et le mercredi 26 octobre 1977, sur la pelouse du Larzac Ground (stade Foch), Suscinio Morlaix vient battre les bohémiens de l'ASH 5-2 (mi-temps 3-2). Debe Castel et Jean-Mich' Monot buteurs pour l'ASH. Président Jack fit procéder à deux remplacements au terme du premier quart d'heure! En fait, l'équipe étant habituée à perdre depuis la saison précédente, le score ne parut pas honteux à tous. Mais ce fut le dernier match pour Jack Cloître et Quanah Stourm. Vous me direz: qui se soucie de tels détails près d'un demi-siècle plus tard. Hein?
Fin de ce petit retour en arrière.
Boys of the Larzac: debout Jean-Mich' MONOT, Johnny BOOTS, Swallow SUAUD. Accroupis: Buto PAVY et Fred Baader PHILLIPS (17 mai 1978, stade Foch)
Collector! La licence ASSU de Jésus KERLEROUX (terminale B), qui marqua le but vainqueur de la victoire "consécutive" de l'ASH le 16 novembre 1977 (3-2 vs le lycée de Morlaix)
"Cruel summer". Dimanche 8 octobre 2023, c'était encore l'été sans fin à Brest
On ne sait pas si l'on est condamné à vivre cela tous les ans, mais l'été indien s'éternise, et le nombril des filles peut encore bronzer en octobre. Le dimanche, Johnny Boots et petit Fulgur étaient dans les travées du stade Francis Le Blé pour assister au rayon de soleil tardif de Martin Satriano, l'Uruguayen. Les ultras de la tribune RDK, punis par la Ligue pour avoir allumé des fumigènes lors du derby contre Rennes, ont été privés de tribune (dessin ci-dessous). Où il y a fumigènes, y a pas d'plaisir?
Tribune RDK fermée au stade brestois contre Toulouse (1-1) le 8 octobre 2023
Le grand café en 1912, à l'angle des rues de Siam et de la Mairie (future rue de Lyon)
Fin de ce petit tour en pays d'octobre avec la suite du périple dans le Brest d'antan: ici la rue de la Mairie en 1912. Pourquoi 1912? Parce qu'en 1913, disent les historiens, le joli dôme du Grand Café allait être détruit, et que le dessin est plus joli avec ce dôme. Pour les puristes: les rues perpendiculaires sont, au premier plan la rue de Siam et, au second plan, la rue Pasteur (ex-Grand' rue). Si on continue à pied la rue de la Mairie, on arrive aux halles Saint-Louis sur la gauche. La prochaine fois, c'est promis, on ira faire un tour à l'Harteloire rue Latouche Tréville, près des grands escaliers du lycée bleu, boire un diabolo citron blanc au Campus en écoutant "Give a little bit" de Supertramp...
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Par fulgur29 le 26 Septembre 2023 à 17:54
Le café de l'aviation, en haut de l'escalier neuf, au-dessus de la porte Tourville de l'arsenal
Qu'est-ce qu'on est parti faire? Déjà pour rédiger l'article sur l'aventure de l'AS Brestoise en coupe Gambardella (1973, soit un demi-siècle!), on se demandait parfois si nos souvenirs étaient fiables, s'il n'y avait pas une part de rêve. Alors, revenir un siècle en arrière dans le vieux Brest disparu... Evidemment, ce ne sont pas des souvenirs (rires). On a fait les bouquinistes rue Jean Jaurès et place Guérin pour se documenter et présenter des dessins où chaque fenêtre est à sa place, jusqu'aux pots de fleur. Notre historien de la Marine, Marcel Québyrrh, a validé chaque vignette et parfois émis des réserves.
Tout est parti de la visite à l'exposition Jim E. Sevellec aux Capucins cet été. Jim a peint avec gourmandise et couleurs le Brest de l'entre deux guerres. Ces couleurs nous ont inspirés. On s'est dit: "tiens, pour une fois le vieux Brest en couleurs". Ca changeait des cartes postales en noir et blanc. Alors, on s'est dit: "chiche! On va à notre tour faire une balade".
Comme un clin d'oeil à Jim Sévellec, on a commencé par le Café de l'aviation, que Jim avait peint sous un autre angle. Le bar était situé en haut de l'escalier neuf, qui descendait vers la porte Tourville (il existe toujours, mais descend différemment). C'était chez Auguste Guégan (c'était écrit sur la vitrine). Le bombardement américain du 25 août 1944 va complètement détruire le café qui porta soudain mal son nom. Notre historien Marcel Québyrrh opine du chef et valide nos commentaires. Continuons et descendons l'escalier, en passant devant une blanchisserie.
Le bas de la rue Pasteur, juste avant la porte Tourville de l'arsenal
Il y a de l'ambiance en bas de la rue Pasteur (encore appelée Grand' rue au début du XXème siècle)! Vous apercevez l'escalier neuf à droite, avec le café de l'aviation tout en haut. L'abri Sadi-Carnot sera construit juste à droite, derrière la dame portant coiffe de Brest au premier plan. La rue Pasteur descendait donc vingt bons mètres plus bas que l'actuelle (qui s'arrête au niveau du bar de l'aviation, paf). Notre historien finit par acquiescer. Pas sûr qu'il ait tout compris.
On remonte toute la rue Pasteur sans faire de halte dans les bars, comme "le Tourville", ni de détour vers le quartier maudit de Keravel à gauche (l'autre quartier maudit, celui des Sept-Saints, se trouvait rive gauche avant le château, a été détruit à la fin du XIXème siècle pour faire place à des immeubles plus respectables).
La place des portes, ou place Anatole France, au niveau du croisement des actuelles rues de Siam et Algésiras (rue de Siam à gauche, rue Pasteur en descente à droite).
Nous voici place des Portes (Porte de Landerneau)! Brest est alors ville fortifiée, fermée la nuit jusqu'à la fin du XIXème siècle. On a percé les fortifications pour faciliter le passage du tram, surnommé "le péril jaune" par les brestois qui l'aiment bien (les brestois aiment les surnoms, surtout les ceusses de l'arsenal). Au croisement des rues Pasteur (celle qui descend) et Algésiras à droite, c'est l'Hôtel Moderne, en gros à l'emplacement de l'actuel hôtel Océania. Jim E. Sévellec a aussi peint la place, mais sur son tableau l'hôtel Moderne a un étage en moins. Nous, on a respecté la photo. Notre historien peste contre l'anachronisme grossier: les Celtic Ultras montent en tram vers la Plass Strasbourg. Les historiens n'ont pas d'humour...
Il veut s'en aller, mais accepte finalement de rester, à condition qu'on aille faire un tour à Recouvrance!
Le Pont National côté Recouvrance. De l'autre côté de la Penfeld, la rive gauche.
"Ouaah, il est valab', not' pont!". C'est le Pont National, ou le Grand Pont. Un pont tournant, construit en 1865, et qui a enfin relié Recouvrance et le quartier des Sept-Saints. Le tram passe dessus, qui va vers la porte du Conquet. Au second plan, la grande grue. On aperçoit aussi la tour de l'horloge derrière les bâtiments de la Majorité Générale, et la Porte Tourville. Au fond, on aperçoit l'église Saint-Louis. Notre historien fait la remarque: "Y a deux bonnes femmes qui ont ouvert leur parapluie. Or, il ne pleut pas". "Oui mais, à Brest, s'il ne pleut pas, c'est qu'il va pleuvoir", qu'on lui répond. Il n'est pas convaincu. Il montre du doigt le canon de la Consulaire sur le quai et lâche: "Exact". Ouf, c'est validé!
Débarquons à Recouvrance!
Les escaliers de la Fontaine à Recouvrance. En bas des escaliers passe la rue de la Fontaine. En haut des escaliers au fond, c'est la rue Neuve qui mène vers la gauche porte Jean Bart
Quand on a terminé la traversée du Pont, on voit la Tour Tanguy juste à gauche, presque collée au pont, coiffée de ce que l'on appelle un chapeau chinois. On laisse la Tour derrière nous, et on n'ose pas descendre par "les escaliers des clairvoyants" (ce nom!) juste à gauche, qui semble être un véritable coupe-gorge. Le second escalier, toujours sur la gauche quand on va vers la rue de la Porte, c'est "l'escalier de la fontaine". Le point de vue est connu et on le retrouve dans la plupart des bouquins sur le Vieux Brest, dont certains récupérés chez les bouquinistes ont dû passer du temps à la cave ou au grenier, à en juger par le parfum rance des vieilles pages. Marcel Québyrrh fait remarquer que le restaurant en bas des escaliers ne servait peut-être pas de soupe à l'oignon, et vérifie les détails: pas une fenêtre, pas une lucarne ne semble manquer. Marcel valide!
Ce vieux petit quartier a été comblé après guerre...
La rue de la Porte à Recouvrance, vue du bas
Dernière étape de notre promenade dans le vieux Brest: après la rue du Pont, les lignes du tram font un coude, et nous voici rue de la Porte, avec ses échoppes dans la montée. En haut de la côte, c'est la Porte du Conquet qui, jusqu'en 1909, était fermée la nuit avec un pont-levis! Avec l'arrivée du tram, la Porte a été démolie.
Voilà. Notre petit tour est fini. On espère que vous n'en avez pas plein les pattes. On va payer un Byrrh à notre historien.
On a beaucoup appris avec les anecdotes de Jean Le Goualch, dont les livres sur Brest sont des trésors fourmillant de détails. Jean était un p'tit gars de l'Harteloire, comme nous! (c'est le blog de l'association sportive de l'Harteloire). Alors bientôt une seconde partie de notre promenade dans le vieux Brest: et nous irons rue Latouche-Tréville, où habita Jean. On ira chiper des bonbons à la boulangerie Méar. Et on ira jouer dans les grands escaliers. "Comment? Il n'y avait pas d'escaliers?"
(à suivre...)
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Ladislas est accoudé au zinc du café de l'aviation avec Marcel, notre historien.
2 commentaires -
Par fulgur29 le 8 Août 2023 à 21:34
Un truc sympa de l'été: les marinades de Recouvrance, entre les bars Ty Kall et le Grabuge. Un événement mineur sans doute, mais un coup de peps pendant cet été plutôt maussad'. Une disc-jockey à l'ancienne, qui a passé de bons vieux 45 tours. Vous connaissiez "Thunder on the mountain" de Wanda Jackson? Ca file des fourmis dans les jambes, direct! Prochaine marinade le 18 août (ci-dessus la soirée du 4 août)
Une descente aux jeudis du port, tradition de la ville. On s'en va faire la bise au Port de co'. Le 10 août, c'était "la touche manouche" avec La caravane passe: "Gipsy for one day"!
A la médiathèque des Capucins, et pendant tout l'été, il y a l'exposition "Sur les pas de Jim Sévellec", peintre et raconteur du vieux Brest de l'avant-guerre. Jim avait ses habitudes au Café de l'aviation (qu'il a peint), un bar qui se trouvait en haut d'un grand escalier montant de l'arsenal, en gros à l'emplacement de l'actuelle station du téléphérique Boulevard Jean-Moulin. Le café a disparu sous les décombres lors du bombardement américain du 25 août 1944, ainsi qu'un contre-amiral accoudé au comptoir. Avec ce dessin, on a pu faire un bref tour dans l'espace-temps, et croiser Mac-Orlan et Jean Quéméneur...
Samedi 26 août: soirée champêtre et fromages à volonté pour la From' Fest de Quéménéven, proposée par Sten Marc le fromager de Guipavas et ses collègues. Du rock du Jura qui Gliz, et du blues de vache. Un concept à pâte molle non pasteurisé.
Avant, il y avait le pardon du Folgoët. Maintenant, on a les Vieilles Charrues. Une grand' messe, pareil. Jean-Mich' a vu Skip the Use...
Vieilles charrues (suite): Jean-Mich', il a vu les Red Hot aussi...
"Transfert" de Gilbert O' Sullivan! Les vioques se souviennent: les transferts se trouvaient dans les magazines pour ados, ou dans les disques (comme celui-ci). Un transfert pouvait se coller sur un t-shirt: on passait le fer à repasser dessus, et le logo était transféré sur le t-shirt! En 1973, Gilbert O' Sullivan entre dans le hit-parade français avec "Get Down". Mais qu'est-ce qui a cartonné en France pendant l'été 1973, qu'on entendait sur les toss-toss, ou au bar "le Calypso" à Plouguerneau? Il y a 50 ans, un demi-siècle, quoi...
Michel Sardou n°1 tout l'été avec sa "Maladie d'amour", suivi par Johnny et Sylvie ("J'ai un problème"). En vrac: "Money" (Pink Floyd"), "Vado via" (le slow de l'Italien Drupi), "Soul Makossa" de Manu Dibango". Et "Can the can" de Suzy Quatro la rockeuse américaine. Donna Hightower chantait "This world today is a mess". Autre touche italienne, avec l'inénarrable "Prisencolinensinainciusol" d'Adriano Celentano...
Le made in France se portait bien: "Made in Normandie" de Stone et Charden, "le soleil de ma vie" de Brigitte Bardot et Sacha Distel, "l'amour en France" d'Alain Chamfort ("chanteur à minettes", comme Ringo ou Patrick Juvet), "tout nu, tout bronzé"de Carlos, et le sketch "la drague de Guy Bedos et Sophie Daumier. On avait du goût.
Pour l'anecdote, deux groupes amérindiens (on disait "les peaux-rouges") sont entrés dans le hit-parade français cet été-là, suite au soulèvement de Wounded-knee: Xit, avec "Reservation of Education" et Redbone avec "We were all wounded at wounded knee"
"J'ai un problèmeu, je sens bien que je t'aimeu.
J'ai un problèmeu. Je sens que je t'aimaussi..."
Allez, à bientôt!
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Lad' est au grabuge
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