• MARIUS: " Je viens du sud et par tous les chemins, j'y reviendrai".

     

    MARIUS: " Je viens du sud et par tous les chemins, j'y reviendrai".A une époque où les familles de la Royale faisaient le yoyo entre les rades de Brest et de Toulon, "Marius", enfant du Var et de Marseille aussi, débarqua au lycée bleu dans la première moitié des années 70. On le retrouva très vite lorsqu'une partie de foot se disputait, sur un terrain de hand, ou plus haut sur le terrain vague (la "savane") près des classes en préfabriqué.

    Ce ne fut donc pas une surprise lorsqu'on vit ce conteur d'histoire corses ("hé, Doumé!"), amateur d'America et de Neil Young, très à l'aise en maths, joindre le premier noyau des garnements de l'ASH dès l'éclosion de celle-ci à la rentrée '76. Un brin chambreur, il avait cette aisance technique à damner l'âme d'un Vermeer (dixit Pierre Bachelet, RIP), cette propension un peu paresseuse à "caresser la bolasse", à dribbler sur la ligne de touche pour mieux se gausser de l'adversaire, à adresser de son aile droite des centres liftés comme un vol de boomerang. Pas plus grand que Bernard Lacombe (notez qu'à l'instar des stars de ciné dont on tait l'âge, on ne donne pas la taille des grands joueurs) ,          MARIUS: " Je viens du sud et par tous les chemins, j'y reviendrai".
    il citait Garrincha, Pelé, Galabru, Cruijff (cherchez l'erreur), ou les étoiles marseillaises qu'il vit scintiller au vélodrome (Skoblar, Magnusson, Paulo César).

    Il eut la fantaisie d'arracher le superbac 78 ("le plus ardu qu'il me fut donné de vivre" lâcha Jean Paul Sartre qui avait ouvert une petite alimentation rue Alain Fournier) à la fin de l'été. Son retour triomphal le 21 septembre à 18h15 est immortalisé plus bas (avec la présence de Winnie, Supermac, le vieux sorcier , Béb'Mc Reno et la soeur de Marius).


    MARIUS: " Je viens du sud et par tous les chemins, j'y reviendrai".

    Jusqu'à la fin des années 80, il vécut les belles heures du PL Guérin, jusqu'à la disparition de la section foot du grand club de Saint-Martin. Son style châtoyant le prédisposant aux blessures, il perdit peu à peu ses aspirations offensives pour mettre son expérience dans les combats d'arrière-garde.

    Jean Giono a toujours été sûr qu'un jour il redescendrait définitivement retrouver le chant des cigales, les toits de Manosque, les gorges du Verdon, ou voir les Rolling Stones au stade Mayol à Toulon. Mais si vous voulez qu'il vous conte une histoire marseillaise. c'est encore rive droite à Kerbonne qu'il vous faudra le chercher!

    En hommage à feu Robin Gibbs, Marius vous conseille l'écoute de la pépite cachée des Bee Gees ("Trafalgar", 1971). Pour la petite histoire, Dragan et Fulgur, perclus d'ennui durant l'été 75, créèrent "radio Trafalgar" en utilisant la chanson éponyme du disque comme jingle. En fait, ils jouaient à faire de la radio en s'enregistrant sur un radio'cassette. Ah, ah, les gamins!

    MARIUS: " Je viens du sud et par tous les chemins, j'y reviendrai".Ci-dessus, l'incroyable FC Gentilho qui vint à bout du FC Mélody le 11/05/1980, 5 buts à 4, dont un triplé de Marius! Ce fut le supermatch de gala du siècle.
    MARIUS: " Je viens du sud et par tous les chemins, j'y reviendrai".


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  • Il est arrivé dans le lycée bleu à la rentrée de septembre 1977, un peu perdu après un an de séjour dans le vrai far-west (Phoenix, Arizona), parlant l'américain comme John Wayne.

    Ses interventions lors du cours d'Anglais de Mr Morzadec impressionnaient l'auditoire.( Do you remember Mr Morzadec, une sorte de Laurent Delahousse des seventies? Aves-vous appris avec lui "I am a rock" de Simon & Garfunkel? ("A winter's day-ay..."). Ce n'était pas la victorienne Miss Nardon ou le dickensien Mr Mancec et son vocabulaire vert (comment dit-on "légumes verts", Phillips?)... "Greenvgtabolz!".

    Philippe Poncey se vit tout de suite coiffé du sobriquet de "Jimmy", Jimmy Carter ayant à l'époque quitté son bayou pour la Maison Blanche. Il devint naturellement vice-président de l'ASH (il n'était pas véritablement joueur de foot), la place de président revenant assez naturellement au charismatique et politique Jack Ranchère, série littéraire lui aussi, bientôt affublé des surnoms "Pino" (inévitable dans les années 70) ou Gorge-de-fer (Pdt Jack fera évidemment l'objet d'un article dans ce blog).

    Tennis blanches Jimmy Connors, blue jeans, chemise blanche, blouson et écharpe autour du cou, l'index placé horizontalement devant la bouche lorsqu'il se retenait de rire, démarche élastique, cette façon de faire "sauter" ses clés de voiture dans la main, Jimmy devint vite une figure du lycée. Au début de l'année '78, il obtint l'autorisation d'organiser une boum (si) un mercredi soir dans le foyer sis au premier étage tout au nord du bâtiment, au dessus de la cantine. Au même moment, le film "Zorro" avec Alain Delon passait à la télé: les lycéens durent faire un choix. Sa platine vinyle, posée sur un radiateur en marche (nous étions en hiver), rendit l'âme à Dieu en fin de soirée après avoir craché la reprise de "You really got me" par Van Halen. Y fûtes-vous?

    La même année, comme la plupart des membres de l'ASH, Jimmy mit dans sa poche le Superbac ("the hardest of the century", Ronald Reagan said). Avant de refranchir l'océan Atlantique, il mena à bien de février à mai 1979 (avec Kermit et Fulgur) les démarches administratives qui permirent l'officialisation de l'Association au journal Officiel (voir plus bas).

    On raconte que son fantôme joue parfois au base-ball sur la plage de Sainte-Marguerite à Landéda, ou encore saute en hurlant du haut des dunes de Keremma.

    Jimmy, le vice-président à la bannière étoilée. (vitrine en cours, j'ai perdu des photos!)
























    Jimmy, le vice-président à la bannière étoilée. (vitrine en cours, j'ai perdu des photos!)

    Ci-dessous, la parution au Journal Officiel de l'ASH, le 25 mai 1979, comme un testament. Elle était officialisée au moment où elle cessait de vivre, ou presque.

    Notez l'expression favorite de Jimmy: "It's Titanic!", qui ne paraît l"avoir abandonnée à ce jour.

    La carte du camping à Jersey en mai '79 rappelle un séjour avec Fulgur sur l'île anglo-normande. Pour fêter l'officialisation? Le pub se trouvait à côté de l'église de Saint-Martin, çà c'est sûr. Jimmy retraversa bientôt l'Atlantique (cf. Rod Stewart: "Atlantic Crossing - 1975).

    "For long is the road winding ahead of us."
    (bon voyage à l'ASH)

      


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  • Le vendredi 18 août 1978, quelques semaines après l'attribution du Superbac 1978 (le plus compliqué du XXième siècle, confirma Hervé Bazin, nous y reviendrons pour faire taire les grincheux), les deux Bohémiens de l'AS Harteloire: Baader Phillips (de retour de Kempten, Bavière) et Fulgur (100% quartier de l'Harteloire bon teint)  se retrouvèrent devant l'auberge de jeunesse de St-Paul à Londres pour le lancement du championnat de foot Anglais qu'il n'auraient pu manquer.

    C'est ainsi qu'on les vit  le 19 août à Highbury dans la banlieue nord ( métro Arsenal - Avenell Road) où dans une ambiance bon enfant Leeds vint faire un nul 2-2 (en annexe une photo des supporters de Leeds descendant de leur bus, accueillis par les bobbies et les bergers allemands. Welcome Leeds United).  Le mardi 22, ils étaient déjà à Ipswich, où dans la torpeur d'un soir d'été, les supporters chantaient "Grease" de Travolta et Olivia tandis que Liverpool leur passait 3 buts. La place derrière les buts était à 60 pence (Ipswich n'était pas une équipe de nains, mais Liverpool un sacré rouleau-compresseur).

    C'est en auto-stop qu'ils remontèrent vers les midlands. Les poids-lourds s'appelaient "lorries" ("trucks" in the USA). L'un les déposa à Chester à 2 heures du mat' et ils purent dormir sur un banc danc un square sous l'oeil bienveillant d'un bobby. (bizarrement, aucune photo nominative n'a été retrouvée de cette épopée, même les plantages de tentes en plein no man's land, et pourtant certaines ont bien été prises et sont donc quelque part. Si Baader les possède, nul ne peut le joindre puisque qu'il est censé être agent secret en Allemagne de l'Est, le fait que le mur ait dégringolé en 1989 n'ayant pas modifié sa position d'agent dormant - note du ministère de l'Intérieur).

    Bientôt ils furent à Manchester, où Fulgur croisa le grand Lou Macari (ex-Celtic, qui marqua le but vainqueur de la Cup '77) sur un trottoir non loin d'Old Trafford. L'autographe décoloré par les ans est à peine visible en annexe, et sa pizzéria itou.

    Grâce à la directrice de la boutique des supporters de City, française, nos deux lascars se virent intronisés dans le club-house de Manchester City à Maine Road. Der Bomber, qui avait une caméra, a peut-être des photos. Fulgur, que dalle. Ils n'eurent pas le droit au breakfast pudding.

    Le 26 août, le grand Liverpool passait 4 à 1 à City et les journaux sortaient déjà l'édition du soir devant le stade 10 minutes après la fin du match. Sacré match malgré la décullotée, les supporters de City étant les vrais Mancunians des bicoques alentour, c'est bien connu (cf photo de Maine Road en annexe).

    On les vit ensuite trouver le repos dans le district des lacs, l'une des plus belles régions au monde. A la foire de Carlisle, intemporelle, où Fulgur rêvait d'une saucisse, Der Bomber, pourtant fils de médecin, s'empiffra de pâtisseries. Ils campèrent une nuit sur une pelouse près d'une bretelle d'autoroute...

    Sous la pluie ils atteignirent Glasgow (working-class town) et le soir les vit à Perth où Bomber marchanda à 3 pounds un repas dans un resto chinois.

    Qu'est-ce qui les a menés vers le nord, ces jeunes pousses du Larzac Ground? Qu'est-ce qui les a amenés toujours plus haut, comme la panthère dans les neiges du Kilimandjaro ("la nuit viendra bientôt")? Quelle quête philosophique, voire spirituelle, les guidait? Nobody knows.

    On les aperçut une dernière fois à Inverness, dans un Wimpy puis à la fête foraine. La nuit le vent du nord, descendu des contrées arctiques, vint les faire frissonner. Le lendemain à 21h15 ils faisaient du stop au bord du Loch Ness, près du mémorial d'un certain John Cobbs qui décéda en tentant de battre un record de vitesse sur l'eau dans les années 1920.



    On perdit ensuite leur trace dans les Highlands noyés dans la bruyère. Der Bomber avait compté qu'ils avaient été pris 44 fois en stop. Fulgur ramenait quelques 45 tours de David Bowie dans sa besace, et des photos de T.Rex...

    Les anecdotes contées ci-dessus sont issues du journal que tint "der Bomber" (Musée de l'ASH).





    Ci-contre: à gauche la boutique de supporters de MU avait été incendiée.

    A droite, le magnifique Maine Road, aujourd'hui disparu: au second-plan, les traditionnelles maisons des faubourgs.





    A gauche, Portman Road, Ipswich. Baader et Fulgur prirent place derrière les buts pour une poignée de moules pour voir jouer l'équipe championne d'Europe.



    Places de match à City et Arsenal (les tarifs ont bien changé!): les stades, pourtant vastes et superbes, ont disparu. Qui a dit "c'était mieux avant"?







    L'autographe jauni de Lou Macari! Et à gauche, le match à Maine Road.









    Maine Road à gauche, et les supporters de Leeds à droite débarquant à Highbury.






    Lou Macari in action, et sa pizzéria à droite!












    La carte de supporter de Fulgur...







    "Der Bomber" et Fulgur au Loch Ness ( Août 1978 )

    "Der Bomber" et Fulgur au Loch Ness ( Août 1978 )


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  • Hello internautes égarés, fans transis ou en hibernation de l'ASH, membres de la "Go the Whites International" tout autour du monde. Ce jour, ce blog à la Kurt Weil a battu un record: 3 membres connectés en même temps. Il n'y a donc pas que Kermit, et occasionnellement Marius après la sortie de son chien à jeter un coup d'oeil sur ce site unique qui n'est pas prêt de disparaître. Pourquoi vit-il? Parce qu'il ramène à l'adolescence (des années 70 dans notre cas) et sa formidable insouciance. Ainsi, moi, Ladislas Boszo, témoin en son temps de toutes les gamineries de ces teen-agers, je pensais faire assez vite le tour des temps forts de cette Association éphémère.

    Hé bien que nenni. Une fois la majorité des pages de "Blanc-Magazine" mises en lignes (et tous les dérivés: "Mirror", "coin de rue-images du monde"...), je pensais avoir remis au jour les testaments illustrés de cette petite histoire. Et voici que reviennent à la surface des épisodes bien superficiels, complètement désuets mais bien représentatifs d'une époque. C'est pourquoi les recherches d'archives sont en cours pour deux nouveaux articles bien fouillés (pour racheter ce blog des titres raccoleurs sur le crampon de Swallow et la Coupe de l'ASH, il faut bien faire vivre un blog sub-saharien):

    1. Le personnage du président Jack Ranchère, so-called Pino ou Gorge-de-fer, figure de l'Harteloire des '70,  dont des détails croustillants vont vous être contés (mise à jour du 3 août 2012; toujours pas d'article officiel sur Président Jack, mais un article comparatif sur une journée de la vie dudit Pdt Jack et de Chairman Yvi (LVS, qui lui succéda, lisez l'histoire...) est en cours; il reprend simplement un article de "Blanc Mag" de 1981. Fastoche, toute anecdote concernant Pdt Jack, comme l'agent de l'est Bomber Phillips, est filtrée par les services secrets de l'Etat).

    2. Les supporters de l'ASH, les Jean Lasbuth, Olive, Johnny Boots, Béb' McReno, et Steve Rébillard. Seront relatés quelques faits d'armes de ces personnages si hauts en couleurs, pas tous les faits d'armes car ce n'est pas "coin de rue, images du monde" ici (pour certains, c'était gratiné quand même!). Nous verrons que l'un d'eux nous a quittés, et nous en parlerons un peu dans ce blog nostalgique (c'est fait).

    Trop, c'est trop, que d'excitation devant un tel programme! Je vous envie.

    Restez fidèles,

    Watch your side.

    Ladislas Boszo


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  • THAT'S IT! THAT'S THE CUP!
    THAT'S IT! THAT'S THE CUP!THAT'S IT! THAT'S THE CUP!  Le 25 janvier 1978, à l'occasion du 1er repas de l'AS Harteloire ("Chez Chouchou", honorable table brestoise sise rue Algésiras, depuis longtemps disparue, sans doute victime de ces banquets pantagruéliques), le Vice-président Jimmy Poncey offrit au club sa coupe. Ce trophée unique ne commémore aucun titre, l'ASH ayant terminé bonne dernière des 2 championnats ASSU qu'elle disputa vaillamment. Aux internautes qui s'interrogent: non, cet objet inestimable n'est pas d'or et d'argent, mais d'un autre métal tout aussi noble sans doute. Il trouve désormais place dans le musée de l'ASH à côté du crampon du gardien Swallow. Ce soir-là, pour mémoire, la soirée se termina à la discothèque "le Memphis" en face du commissariat. L'entrée était de 20 Francs et l'on pouvait danser sur Santa Esmeralda.

    La coupe fit encore des tours d'honneur lors du second repas de l'ASH, juste avant le superbac '78 (photo de groupe plus loin dans ce blog) et le départ de la plupart des bobémiens en mailllot blanc vers d'autres horizons, parce qu'il fallait bien grandir: on la vit faire le tour des halles Saint-Louis, et bien sûr du Larzac Ground (le stade de l'avenue Foch).

    Jimmy Poncey, vice-président un brin mécène (et "fortunate son" façon Creedence: il était cette année là le seul lycéen à venir en voiture à l'Hartel'), offrit lors de cette soirée du 25 janvier '78 cette coupe et un magnum de Champagne à l'assemblée joviale. Aux dernières nouvelles (2010), Jimmy vivait à San Diego, California. Where else? A-t-il emmené avec lui ses disques du MC5 et de Bachman-Turner-Overdrive? Un article sera bientôt consacré au plus Yankee que l'Harteloire a jamais connu.

    Sur une photo discrètement posée à droite de la coupe, on aperçoit le fantasque Johnny Boots Le Goff, l'extraordinaire super-supporter, en son temps éblouissant joueur de baby-foot (devant) et disc-jockey de l'espace au "Saturne" à Bourg-Blanc. A sa droite, président Pino-gorge-de-fer Rancher (président à vie, of course) remplit la coupe.

    "That's it! That's the cup!" fut le cri du commentateur de la BBC lorsque le capitaine de Manchester Utd brandit la Cup à Wembley en mai 1977 après la victoire 2-1 contre le grand Liverpool (nombre de joueurs de l'ASH suivaient la rencontre à la BBC. En '79, lorsque Arsenal crucifia MU, Supermac Le Guen fit une entrée tonitruante à la Gentil'hommière. Des gamins, je vous dis). Lou Macari (Scotland) avait inscrit le but de la victoire. Un an plus tard, Bomber Philips et Fulgur Kervern le croisaient un matin d'août devant sa pizzéria dans un faubourg de Manchester, entre Maine Road et Ol' Trafford. Le monde est petit et l'autographe bien jauni (bientôt sur ce site quand même).


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